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Le sang des Belasko - Chrystel Duchamp

Le sang des Belasko

Auteur : Chrystel Duchamp Éditeur : L'ARCHIPEL (14/01/2021)

237 pages


Résumé : Cinq frères et sœurs sont réunis dans la maison de famille, la Casa Belasko, une vaste bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole de Provence. Leur père, un vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, et ce qu'elle leur révèle les sidère : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée… Au cours de la nuit, non-dits, jalousies et frustrations accumulées au fil des années vont se déverser. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison, coupée du monde extérieur, semble douée de sa propre volonté…


Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elles sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide. Oui. Cette citation résume parfaitement comment nous en sommes arrivés là.

Avis :

Dès le prologue, nous sommes dans l'ambiance; la Casa Belasko, cette maison, membre à part entière de la famille, prend la parole pour nous narrer sa rénovation, l'installation des Belasko en son sein, et le temps qui passe.

La forme est très intéressante, après voir laissé la parole à la Casa, Chrystel Duchamp dresse un tableau en quatre actes, composés de courts chapitres, laissant la parole à chacun des enfants. Des enfants, devenus adultes, dont nous revivons certains souvenirs, et qui ne vont cesser de nous surprendre. Chaque acte est introduit par un extrait d'une lettre rédigée par le père décédé puis, une scène dans un hôpital; l'un des enfants, raconte l'effroyable nuit alors qu'en parallèle la police enquête.

Oh.mon.dieu ! Ce sont les mots que j'ai envoyé à Armelle, avec qui j'ai partagé cette lecture, une fois la dernière page tournée. Jusqu'au tout dernier moment l'auteure aura su me prendre par surprise avec des révélations totalement inattendues.

Ce roman est à la fois fascinant et affreux, abracadabrant et minutieusement assemblé, nostalgique et glaçant. L'écriture est enivrante (et le vin Belasko n'y est pas rien), addictive, extrêmement parlante. Chrystel décortique ses personnages, les rancœurs accumulées, et la force des secret enfouis révélés au grand jour. Philippe, Mathieu, Solène, Garance et David nous apparaissent tour à tour sous un jour nouveau, au fur et à mesure que les masques tombent. Si, dès le départ j'ai éprouvé une certaines aversion pour deux membres de la fratrie, je me suis vite rendue compte qu'il ne fallait vraiment pas se fier aux apparences.

Les images de l'enfance idyllique qui nous heurtent au premier abord semblent tellement surfaites lorsque l'on gratte un peu. Une famille. Des secrets. Et surtout des non-dits. Des sujets tabous, qui ne sont pas évoqués et contribuent à l'implosion de cette famille au paraitre parfait.

Avec Armelle, nous nous sommes perdues en conjectures pour comprendre ce qu'il se passait, qui avait fait quoi, comment allaient évoluer les choses. J'ai scruté chaque mot des introductions de chaque acte pour essayer de trouver un indice, aussi infime soit-il, sur l'identité de la personne hospitalisée. Je vous assure que mes suppositions sont allées très loin et que j'avais peur d'être déçue par l'explication qu'apporterait l'auteure. Dans l'ultime acte, tout (ou presque) nous est révélé sur la particularité du sang des Belasko, sur ces sujets tabous que tout le monde a évité. J'étais loin du compte… mais je n'ai pas été déçue, surtout par les dernières pages de cette petite bombe que je tenais entre les mains.

C'est la Casa qui prend à nouveau la parole dans l'épilogue, et ce qu'elle nous révèle est un dernier rebondissement à la hauteur des précédents. Un élément qui clôt cette histoire de famille maudite avec brio et nous laisse le cerveau légèrement en ébullition.

Voici mon premier coup de cœur de l'année !

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