Les poupées
Auteur : Alexis Laipsker Editeur : POCKET (09/03/2023)
432 pages
Résumé :
Sous le soleil de Provence, un reflet accroche le regard : pourquoi ce cadenas flambant neuf sur la porte d'une chapelle abandonnée , en pleine garrigue ? De plus près, c'est l'odeur qui prend à la gorge, puis une nuée de mouches qui annonce la couleur. Six morts. Un carnage. Pour le commissaire Venturi, en délicatesse avec l'IGPN, ce n'est pas le moment de jouer au "cow-boy", comme on l'appelle. L'assistance d'une jeune criminologue, Olivia Montalvert, ne sera pas de trop. D'autant qu'à en juger par l'état des cadavres, déguisés, perruqués, le malade qui a commis ces crimes aime jouer à la poupée. Et ne demande qu'à recommencer.
Avis :
C'est grâce à ma copine Elsa que j'ai entendu parler d'Alexis Laipsker. Même si, après vérification, cela fait presque 2 ans qu'elle a lu Les poupées ! Il faut croire que ses publications sur le sujet m'avaient marquée, tant et si bien que j'ai profité de la présence de l'auteur à Lire à Limoges pour me prendre le roman. Et comme il sera également présent à La foire du livre de Brive, dans une semaine, je me suis dit que ce serait une bonne chose d'avoir lu son livre d'ici là ! D'autant plus que ma maman, qui me l'a piqué entre temps, l'a beaucoup apprécié.
Bref, j'ai lu Les poupées et lorsque j'ai tourné la dernière page ce sont des mots plutôt grossiers qui me sont venus à l'esprit. Quelle fin ! Il m'a fallu un moment avant de m'endormir, les derniers chapitres tournant et retournant dans ma tête.
Alexis Laipsker nous offre à la fois un récit rythmé, des personnages qui se démarquent et un tueur en série pour le moins fascinant.
Le texte est plutôt épuré, allant à l'essentiel, donnant des impressions de série TV où chaque découverte de corps est mise en scène, suivant les déplacement d'une personne lambda qui n'a finalement rien à voir dans l'histoire. Le commissaire Venturi, sous ses airs macho et bulldozer, cache en fait une personnalité plus profonde qu'Olivia Montalvert ne manquera pas de percer à jour. Le duo psy/policier fonctionne étonnamment bien malgré leurs façons d'être très différentes et leurs échanges sont pleins de punch. La jeune-femme sait tenir tête au briscard qui l'accompagne et sa fraicheur, tout comme son surnom ridicule, allègent un peu la lourdeur de l'enquête. Je dois avouer que je retrouverais avec plaisir le binôme Victor/Olivia sur une autre enquête.
L'un des points forts de l'intrigue repose sur la psychologie des personnages, et particulièrement sur celle du tueur. En mettant en scène une psychologue, Alexis Laipsker s'intéresse de près aux méandres de l'esprit humain et c'est assez bluffant de voir les constatations ou hypothèses qu'Olivia est capable de faire à partir des éléments observés.
Les chapitres sont relativement courts et introduisent rapidement une voyante dans le paysage. Cette dernière, parisienne fraichement retirée dans le sud, cherche à se faire une clientèle. Le descriptif de ses journées, tout comme les chapitres raturés qui nous plongent directement dans l'esprit du tueur, intriguent et tiennent en haleine, poussant le suspense plus loin encore. Quel est le lien ? Si celui-ci semble se dessiner petit à petit, il est loin d'être tel que j'avais réussi à me l'imaginer et un retournement de situation final vient remettre en perspective mon château de carte ! On peut même dire qu'il s'est effondré… mais qu'est-ce que j'aime ce genre de surprise !
Excellente découverte que Victor Venturi (et accessoirement Alexis Laipsker), je signe pour un autre.
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