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Lorsque le dernier arbre - Michael Christie

Lorsque le dernier arbre

Auteur : Michael Christie

Éditeur : ALBIN MICHEL (18/08/2021)

587 pages


Résumé :

2038 : Jacinda est guide forestière dans un complexe pour touristes fortunés, au cœure l'une des dernières forêts sauvages de la planète.

2008 : Liam, charpentier, est victime d'un grave accident qui le laisse agonisant.

1974 : Willow, militante écologiste, tente par ses actions de racheter les péchés de son père, grand magnat de l'industrie du bois.

1934 : Everett vit en ermite depuis son retour de la guerre et devient la victime d'une véritable chasse à l'homme après avoir sauvé la vie d'un nouveau-né abandonné dans les bois.


Avec son tronc osseux aux courbes douces, ses embranchements, ramifications et autres affluents de tissus nerveux, sa souplesse, sa délicatesse, son élégante perfection, se dit-il, c'est forcément un genre d'arbre, enfoui dans notre dos, qui nous fait tenir debout, non ?





Avis :

J'ai eu l'occasion de découvrir Lorsque le dernier arbre, l'un des romans de la rentrée littéraire 2021 chez Albin Michel, grâce au club des lecteurs Cultura. Il s'agit d'un roman que je n'ai pas choisi au préalable, d'un auteur que je n'avais jamais lu.

J'ai énormément apprécié sa construction qui, à l'image des cernes du tronc d'un arbre, nous entraine dans différentes époques; du futur vers le passé puis, du passé vers le futur. L'une des premières page du roman nous présente d'ailleurs la chronologie du récit illustrée par la coupe d'un tronc. Même si nous connaissons par avance certains faits passés, dont nous avons pris connaissance au cours d'une période plus récente, cela n'enlève rien au charme du roman qui aspire le lecteur tout entier.

Quatre époques donc, comme nous l'annonce le résumé; cinq même, avec l'année 1908 qui joue la pièce centrale du roman; le centre du tronc. Le récit débute dans le futur puisque nous rencontrons Jake (Jacinda) en 2038; un futur apocalyptique pour un récit aux allures de dystopie qui sonne horriblement vrai. Un dérèglement climatique qui a été en empirant, une dégénérescence des arbres et une poussière omniprésente qui cause des problèmes respiratoires. La vie telle que nous la connaissons n'existe plus, à ceci près que les plus riches ont le privilège de la technologie et des espaces préservés. Michael Christie nous dépeint un futur qui fait peur car il pourrait très bien se réaliser.

Lorsque le dernier arbre est à l'image de la vie : il retrace le destin d'une famille sur plusieurs générations, de sa naissance à l'année 2038; il y a des beaux moments, et d'autres plus durs. Des décisions à prendre, qui influerons sur leurs contemporains comme sur leurs descendants. Et toujours, en fil conducteur, cette relation aux arbres, omniprésente. Tout nous ramène aux arbres, ces géants tellement fascinants qui nous permettent de vivre, et, de la même manière, chaque génération Greenwood se retrouve inévitablement liée aux arbres : guide forestier, activiste, menuisier ou encontre exploitant forestier.

La plume de l'auteur est captivante, il nous capture à travers ce passé, ce présent, ce futur et ces personnages. Des personnages humains, torturés pour certains, qui doivent accepter leur passé pour prétendre à un avenir, comprendre les décisions de leurs aînés pour leur pardonner. J'ai aimé découvrir les liens, ce qui fait que les évènements se sont déroulés de cette manière et pas d'une autre, les difficultés sociales inhérentes à chaque époque. Et par dessus tout, j'ai aimé qu'on me parle des arbres ! qu'on me parle du travail du bois, de la terre et de la nature.

Si les comportements d'une génération à l'autre peuvent pencher aux extrêmes, on comprend que chaque parent a fait du mieux qu'il a pu pour offrir un avenir à son enfant. Pour cela vaut-il mieux trahir ses convictions ? ou au contraire y rester fidèle quitte à voir se dresser des obstacles sur son chemin ? J'ai aimé la pudeur des Greenwood, l'attachement qu'ils éprouvent les uns pour les autres sans pour autant savoir le dire. Peut-être y seraient-ils arrivés s'ils avaient eu autant de temps que peut en avoir un arbre ?

Lorsque le dernier arbre est un roman engagé, forcément lorsqu'on parle écologie, protection de la nature. Un roman engagé porté par une plume qui décrit si bien les choses, permettant au lecteur aveugle de visualiser le moindre détail. On y trouve également de très belles images et comparatifs entre les arbres et les hommes.

Une très belle découverte littéraire et un auteur que je vais suivre de près.



Tu es quelqu'un de bien, Liam. De très, très bien, même. Mais tu n'es qu'un être humain, dit-elle en aspirant la pulpe coincée entre ses dents pour la recracher dans l'herbe. La nature est plus grande que toute l'humanité réunie.



Les gens croient souvent que les arbres meurent quand on les abat, dit Harris. Mais c'est faux. Une maison en bois est vivante. Ses vaisseaux charrient l'humidité. Elle respire et se tord, s'étend et se contracte. Comme un corps.





Mais pourquoi attendons-nous de nos enfants qu'ils mettent un terme à la déforestation et à l'extinction des espèces, qu'ils sauvent la planète demain, quand c'est nous qui, aujourd'hui, on orchestrons la destruction ?

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