Maman nous aimait trop - Cathy Glass
- Clem
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Maman nous aimait trop
Auteur : Cathy Glass
Editeur : Archipoche (06/03/2025)
320 pages

Résumé :
Cathy Glass, mère d'accueil expérimentée, se voit confier en urgence deux enfants : Molly, trois ans et demi, et son petit frère Kit, dix-huit mois, viennent d'être soustraits par un juge à la garde de leur parents.
Kit a le bras cassé et de nombreuses ecchymoses. Molly est sujette à des crises de vomissements. Et comme tous les deux sont familiers des séjours à l'hôpital, les services sociaux craignent qu'ils ne soient victimes de maltraitance.
Pour Cathy, le cas n'est pas banal. Les parents clament leur innocence et les enfants eux-mêmes veulent rentrer chez eux. Quel terrible secret cache cette famille en apparence sans histoire ?
Cathy mettra tout en œuvre pour gagner la confiance de Kit et de Molly, premier pas indispensable pour comprendre ce qui s'est passé, avant qu'ils puissent retrouver le sourire et la joie de vivre.
Avis :
C'est un style de romans que je ne lis pas très souvent mais, à l'occasion, j'aime bien me plonger dans un témoignage. Cathy Glass est l'une des autrices que j'aime particulièrement, autant pour la personne qu'elle est (telle que nous la percevons dans ses écrits) que pour la manière qu'elle a de raconter ses expériences.
Maman nous aimait trop est son dernier livre paru aux éditions de l'Archipel. Si vous avez déjà lu l'autrice et que vous avez apprécié votre lecture, il n'y a aucune raison que vous n'aimiez ce nouveau témoignage. On y retrouve les mêmes éléments que dans ses autres récits : elle décrit les conditions dans lesquelles elle accueille de nouveaux enfants, les moyens qu'elle met en place pour les aider et les intégrer à sa famille, les difficultés rencontrées avec les enfants mais aussi avec l'administration ou encore sa référente, sensée l'épauler; elle parle de ses enfants, de ses années d'expérience et on ressent, toujours, son grand cœur. L'un des aspects de la personnalité de Cathy Glass qui m'impressionne le plus est sa capacité à toujours faire passer les enfants en premier et à ne jamais réagir à chaud. Elle prend beaucoup de recul sur les situations, lors des échanges avec les parents ou encore lorsque la protection de l'enfance lui impose des choses qui lui semblent inadaptées, elle fait tampon vis à vis des enfants, prenant sur elle et n'émettant aucun jugement (tout du moins dans son écrit).
Cathy est britannique, ce qui implique des différences avec le système français. Elle est mère d'accueil depuis de nombreuses années et c'est une mission très stricte et très encadrée; il y a beaucoup de règles à suivre, de formations à faire et il faut être irréprochable. Dans Maman nous aimait trop, elle doit tenir, en plus du journal qui décrit toutes les activités des enfants, un journal d'alimentation dans lequel elle décrit tout ce que Molly et Kit mangent, détaillant les ingrédients, afin de déterminer une éventuelle allergie. Ce côté administratif se ressent dans la narration, Cathy décrit son quotidien et celui des enfants accueillis, tout comme celui de ses propres enfants, qui vivent encore sous son toit, lorsqu'ils sont à la maison ou qu'ils l'aide à s'occuper de Kit et Molly. Le côté très analytique de son récit est vraiment intéressant mais nous empêche de ressentir les sentiments qui peuvent l'assaillir. Personnellement j'aime beaucoup voir l'évolution des enfants, ce que Cathy met en place pour favoriser leur développement, on perçoit l'expérience qu'elle a pu accumuler, tout comme on se rend compte qu'une mère d'accueil novice pourrait rapidement se sentir perdue.
Cathy décrit les choses comme elle les vit, faisant parfois références à des évènements passés dans sa propre histoire familiale (comme l'adoption de Lucy, la séparation d'avec son mari ou encore le décès de son père). Un lecteur qui la suit au fil de ses livre a, de ce fait, probablement un peu l'impression de faire partie de la maisonnée.
Vous l'aurez compris, les témoignages de Cathy Glass ne sont pas vraiment des livres à suspense, pourtant, dans Maman nous aimait trop, une menace plane au dessus des enfants. Ces derniers sont sujets à de fréquents vomissements (entre autres) dont on ne peut déterminer l'origine. Pour ma part, j'ai rapidement pressenti une piste qui s'est révélée être exacte, mais l'autrice ne brûle pas d'étapes et révèle les différents éléments en temps voulu.
Le petit plus, à la fin du roman, c'est l'orientation vers son site web sur lequel on peut avoir des nouvelles des enfants accueillis. On peut aussi voir tous les témoignages qu'elle a déjà publiés et se dire qu'on ne risque pas d'être à cours de lecture !
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