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Saragota Woods - Elizabeth George

The edge of nowhere

Saragota Woods

Auteur : Elizabeth George Editeur : POCKET (10/09/2015)

452 pages


Résumé : Elle s'appelle Hannah Armstrong. Pourtant, sur l'île de Whidbey, où elle a trouvé refuge, elle se fait connaître sous le nom de Becca King. Car depuis toujours, Hannah a un don, celui d'entendre les " murmures ", des bribes de pensées des gens se tenant près d'elle. C'est ainsi qu'elle a compris que son beau-père était un meurtrier, et qu'elle a dû fuir – sous une autre identité – sur l'île de Whidbey, pour se retrouver seule, quand la personne qui devait l'accueillir ne s'est pas présentée.

Mais sur cette île, les habitants dissimulent eux aussi, dans la part d'ombre de leur esprit, des " murmures " que personne ne devrait entendre…


Avis :

J'ai eu l'occasion de rencontrer Elizabeth George en 2016, à la Foire du Livre de Brive; j'avais alors acheté ce premier tome de la saga The edge of nowhere, et Une douce vengeance mais n'avais toujours pas découvert la plume de cette auteure reconnue de romans policiers.

Saragota Woods a été une très bonne surprise ! D'autant plus que, bien qu'il soit le premier tome d'une série de quatre livres, si ce n'est la dernière phrase de l'épilogue, ce premier opus peut se suffire à lui-même et ça c'est vraiment une bonne chose quand on a déjà une PAL à rallonge ! Rien ne m'empêchera, bien sûr, de poursuivre la saga dans le futur.

Avant de vous parler de mon ressenti sur le roman, je tenais à préciser que j'y fait abstraction de toutes les incohérences que l'on peut trouver dans l'intrigue. Personnellement, je suis passé outre, me concentrant sur le déroulé en lui-même. Alors oui, je n'ai pas non plus compris pourquoi la mère de Becca la laisse seule, livrée à elle-même, au milieu de nul-part, à 14 ans; ni comment elle pouvait le faire. Je n'ai pas compris la grande menace que représente le beau-père, assassin, certes, mais même s'il n'était pas possible de dire à la police que Becca avait eu l'info dans la tête du monsieur… elles auraient pu trouver autre chose. Je n'ai pas compris comment mère et fille peuvent avoir monté un plan de disparition hyper précis, avec changements de voitures, usurpation d'une fausse identité… et acheté un téléphone prépayé avec une carte de crédit !

Mais sans tout ces éléments, l'histoire n'aurait pu être donc j'ai fait avec, ou plutôt j'ai fait sans. Comme si tout était pour le plus "logique" car d'un autre côté, il n'est pas non plus "logique" d'entendre les pensées des autres (ou plutôt des fragments de pensées) et c'est pourtant ce que Becca est capable de faire. J'ai donc énormément apprécié cette histoire que je n'ai pas pu lâcher !

L'île de Whidbey est un endroit fermé où tout le monde connaît tout le monde; pourtant, loin d'y trouver une communauté soudée, on découvre plutôt des habitants renfermés, ayant tous un secret à garder jalousement et des préjugés sur leurs voisins. Becca, nouvelle arrivante sur l'île, se retrouve projetée au milieu de cette pagaille. Si elle fait connaissance avec des personnes bien intentionnées et désireuses de l'aider, il est rapidement établi que ces différentes personnes ne s'apprécient pas les unes les autres. Pourtant, aucune d'être elle ne va avouer ses secrets à Becca, simplement se contenter de la mettre en garde, voire lui interdire de côtoyer certains de ses amis.

J'ai beaucoup aimé les relations qui se créent entre Becca et les autres, notamment les enfants Chloé et Josh, mais aussi Seth, le pestiféré de l'île. Malgré ce qu'elle a à gérer, Becca est une jeune-fille attachante et débrouillarde, probablement rendue plus mature que ses 14 ans par son don, on perçoit tout de même sa détresse de se trouver abandonnée et surtout sa grande peur de ne pas arriver à faire profil bas comme lui a demandé sa mère… d'autant plus lorsqu'elle se retrouve embarquée dans une affaire qui la confronte à la police locale, au risque que son beau-père la retrouve.

On comprend que Becca n'arrive à faire confiance à personne, après l'expérience brièvement évoquée de son beau-père. Elle a peur de se laisser à nouveau abuser et doute de tous, leurs murmures ne reflétant pas souvent leurs paroles. Becca n'entend pas clairement les pensées des autres, simplement des bribes; de plus, lorsque plusieurs personnes sont présentes, il lui est difficile de discerner quelle bribe émane de qui et une trop grande surcharge de pensées peut l'amener à perdre connaissance. Elle ne peut donc s'appuyer sur son don qu'avec précaution, ce qui, vous vous en doutez entretien le mystère de qui à quoi à se reprocher.

Il y a deux personnages que j'ai particulièrement aimé : Seth et son grand-père. Le jeune-homme, dyslexique, a abandonné l'école pour se consacrer à sa passion. Il a une très faible estime de lui-même, que lui renvoient d'autres habitants de l'île, il a également tendance à réagir sans réfléchir ! Son grand-père est quelqu'un de sage et posé, qui souffre de l'image que son petit-fils à de lui-même. Il fait figure de refuge et leur relation est vraiment belle.

Saragota Woods c'est donc un condensé de mystère, de secrets, d'amitié, de deuil, de culpabilité, de méchanceté entre ado, de mensonges, mais aussi de bienveillance et d'espoir. Un premier tome qui m'a totalement charmée, même si c'est de manière très personnelle, et donné envie de découvrir la suite, pour savoir ce que deviennent les personnages et si Becca finira par rejoindre sa mère, à l'abri de tout danger.

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