Siège 7A
Auteur : Sebastian Fitzek
Éditeur : L'Archipel (05/03/2020)
Résumé :
Il existe une arme létale que chacun peut embarquer sans encombre à bord d'un avion. Aucun contrôle au monde ne peut la détecter…
Un vol de nuit Buenos Aires-Berlin.
Une passagère fragile psychologiquement.
Un psychiatre contraint de la manipuler afin de provoquer le crash de l'appareil. A défaut, sa fille, la seule famille qui lui reste, mourra...
Avis :
Ceci est mon premier Fitzek… j’avais certes vu passer Le colis il y a quelques temps, mais n’avais pas osé franchir le pas. C’est désormais chose faite et j’ai adoré !
Le récit se découpe en chapitres plutôt courts, alternant les points de vue de Nele, enceinte et prête à accoucher, Mats, son père aviophobe et sur le point de prendre l’avion et Féli, une consœur de Mats, qu’il n’a pas revu depuis plusieurs années. Nous avons également quelques chapitres du point de vue d’autres personnages, mais ils sont moins nombreux.
J’ai trouvé que Siège 7A était extrêmement bien construit, et surtout écrit, car l’auteur arrive à nous faire vivre toute la peur, la détresse et l’impuissance de Mats. Une partie de l’action se déroule à huit clos, dans l’avion, où Mats est coupé du monde, dépendant du bon vouloir de son maître chanteur et des avancées de Féli sur le terrain. Il ne maîtrise rien et tente de réagir au mieux avec les cartes qu’il a en main. Il va tout faire pour sauver sa fille sans devoir atteindre les extrémités qu’on lui demande, et en essayant de lutter contre sa conscience professionnelle. Le déchirement qui s’opère en lui est progressif, marquant et se manifeste par des remarques qu’il se fait à lui-même (sous forme de phrases en italique). Nous sommes tout entier plongés dans cette ambiance confinée, en proie à l’angoisse, avec l’envie de faire accélérer les choses et de pouvoir retrouver Nele.
A travers l’introspection des différents personnages, nous en apprenons d’avantage sur le passé, le traumatisme subit par Kaja, cette ancienne patiente de Mats, et les circonstances qui ont conduit à la fuite de ce dernier. Chacun renferme ses propres fêlures, qui vont se trouver ravivées par l’épreuve qu’ils traversent.
Je ne sais pas si tout est vraiment vraisemblable ou pas, mais j’ai décidé d’y croire. Je me suis laissée mener par le bout du nez par Sebastian Fitzek, prise dans la spirale des coups de fil, révélations, et points de vue différents qui ne dévoilent pas tout et peuvent, parfois, prêter à confusion. Le dénouement m’a donc vraiment surprise, que ce soit l’identité du maître chanteur ou celle d’un autre personnage croisé par Féli. De même, la façon dont prologue et fin du roman se rejoignent, laisse repenser tout le déroulement du vol auquel nous venons de prendre part d’une autre manière. Certains détails, comme le mystérieux homme du siège 47F ou l’odeur de parfum trouverons un sens.
La psychologie des personnages est vraiment bien construite, entre manipulateurs en tout genre et relecture du passé ; le plan qui se dévoile sous nos yeux, machiavélique et la chute vertigineuse.
Certaines scènes sont choquantes et Nele ne pourra que nous convaincre par son courage. Femmes enceintes, s’abstenir (ou en tout cas attendez d’avoir accouché).
Ceci ne sera donc probablement pas mon dernier Fitzek ! Merci aux éditions de l'Archipel de me l'avoir fait découvrir !
PS: je n'ai pas parlé de lait, mais je pourrais presque avoir peur de continuer à en boire ^^
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