# Tous debout
Auteur : Agnès Marot - Cindy Van Wilder
Éditeur : HUGO ROMAN NWAY (11/03/2021)
368 pages
Résumé :
D'un côté, Anton, un garçon discret qui se cache derrière le pseudo de Gossip Boy pour jouer les justiciers sur Tumblr (et y balancer les pire ragots du bahut).
De l'autre, Méloée, jeune fille fougueuse et passionnée qui craque sur Rahim, le petit nouveau du lycée.
Sous ses airs d'étudiant sans histoires, le mystérieux Rahim se retrouve vite au centre de toutes les attentions. Surtout lorsque Gossip Boy révèle qu'il est sans papiers… Bientôt, tout bascule. Rahim est sur le point d'être expulsé. Derrière les grilles, il est temps pour les élèves barricadés de lever le point pour défendre l'un des leurs !
On parle souvent des ruptures amoureuses. On les chante, on les pleure, on les célèbre. Avoir le cœur brisé par un amant, une amante, c'est presque une épreuve obligée pour entrer dans l'âge adulte. On ne parle jamais des ruptures amicales et du mal qu'elles font.
Avis :
Lorsque j'ai eu l'occasion de découvrir # Tous debout par l'intermédiaire de Babelio, je me suis dit pourquoi pas. J'ai trouvé original que le cancaneur soit un garçon et j'étais curieuse de voir comment serait traité le sujet des sans-papiers.
Cette lecture entre dans le cadre du challenge #BookLanta auquel je participe sur Instagram, grâce à la fleur sur le poignet en couverture. Petit bémol, le résumé en dévoile trop à mon goût.
Ce roman se lit vite. La plume des auteurs est fluide et entrainante; pour autant, je ne sais pas dire si j'ai réellement apprécié ce livre ou non. La parole est successivement donnée à Anton, petit-fils d'immigrés, qui se cache derrière le pseudo de Gossip Boy pour balancer toute sorte de rumeurs sur ses camarades lycéens, et Méloée, dont l'adolescent est amoureux, mais qui lui préfère Rahim, un jeune Iranien qui a fuit son pays pour raisons politiques. Enfin ça, c'est ce qu'il raconte à tout le monde.
Je n'ai su apprécier aucun des deux lycéens, chacun écrasé par ses propres complexes et faisant preuve d'une certaine méchanceté à l'égard des autres (c'est peut être la dure réalité de la vie après tout). Mais le récit coup de poing des auteures est bien au delà des personnages, ces lycéens dont la voix s'élève pour plaider le sort des sans papiers, pour faire ouvrir les yeux sur l'insignifiance de nos petits problèmes à côté de ce que d'autres vivent au quotidien, de la peur qui ne les quittent pas.
J'ai apprécié la dichotomie des personnages, notamment celle de la tante, engagée dans une lutte de tous les instants pour aider les sans papiers, mais tirant sans arrêt la couverture sur elle : aider non pas par altruisme mais par besoin de reconnaissance. J'ai apprécié le fait que les auteurs nous fassent considérer l'humain avant tout, pas un sans-papier mais Rahim, une jeune-homme avec des rêves et des désirs. J'ai apprécié la vision dérangeante et pourtant tellement juste des français extrémistes et violents qui eux, semblent avoir tous les droits, alors que l'adolescent menacé de mort dans son propre pays, pacifiste et parfaitement intégré passe pour le criminel.
C'est une histoire qui nous dépasse tous. Une histoire qui aborde également un aspect dérangeant de notre société : les réseaux sociaux, et surtout l'attrait de l'homme pour le malheur des autres, pour le sensationnel. Gossip Boy publie des ragots, et les autres les alimentent, les font vivre, les commentent, souvent de façon méchante et cruelle. Tant que cela ne touche pas directement on laisse faire; mais ceux qui ne font rien sont tout aussi coupables que ceux qui relaient en fermant les yeux.
On parle aussi de tolérance et d'intolérance. D'amitié, d'amour, de trahison, de désillusion, de complexes, de soutien, de différence, d'acceptation, de la communauté LGBT, d'unité, de combat, d'injustice, de causes qui nous dépassent et nous transforment. C'est donc un roman qui ne laisse pas indifférent, qui révolte et cela, même si les deux narrateurs sont parfois détestables (Méloée en particulier, bien que je comprenne qu'elle ait été profondément blessée, et dépassée par la situation).
Sous le hashtag Tous debouts, les auteures fédèrent tout un lycée et plus encore !
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