November 9
Tu ne trouveras jamais ta voie si tu te laisses guider par quelqu'un d'autre.
Auteur : Colleen Hoover
Éditeur : Hugo Romance (10/11/2015)
Résumé éditeur :
Fallon et Ben se rencontrent par hasard alors que leur vie est en train de changer. La jeune femme est sur le point d'aller s'installer à New York où elle espère poursuivre une carrière d'actrice au théâtre. Ben veut devenir écrivain. Ils se croisent comme des étoiles filantes mais l'intensité de ce qu'ils partagent les pousse à se fixer un rendez-vous annuel, le neuf novembre. Fallon devient alors la source d'inspiration du roman de Ben. Chaque rendez-vous est une mine d'informations pour lui et, pour tous les deux, c'est le moyen de faire le point sur leur vie. Jusqu'au jour, un neuf novembre évidemment, où Fallon se met à douter de ce que Ben lui raconte sur lui-même. Peut-il avoir inventé sa vie comme un roman ? Et pourquoi ferait-il une chose pareille ?
Avis :
Je referme November 9, et je suis toujours aussi fan de CoHo.
Pourtant, November 9 ne m’a pas autant convaincue que mes dernières lectures de l’auteure : Jamais plus et Confess. Ne vous méprenez pas, j’ai beaucoup apprécié ma lecture, mais je n’ai pas été transportée comme j’ai pu l’être par d’autres écrits de CoHo ; sauf sur la dernière partie du roman.
Déjà : merci le résumé « jusqu’au jour où Fallon se met à douter… Peut-il avoir inventé sa vie ? ». Beau spoiler de fin de roman car sur les trois quart de l'histoire on ne s'en serait pas douté.
Ensuite, peut-être est-ce le fait de la traduction, mais j’ai été dérangée par certaines tournures de phrases ou échanges entre Ben et Fallon. Des petites choses qui viennent casser le naturel et font retomber un peu la magie du roman. Voilà les deux points qui m’ont déçue.
Comme d’habitude, Colleen Hoover évoque des sujets durs dans une romance pas toujours facile. Ici, Fallon est « défigurée » suite à un incendie qui a brisé sa vie. Et non, je ne spoile pas, on le sait dès les premières pages (ça ça aurait pu être dans le résumé). Ces personnages, comme toujours, sont superbes et attachants. On les aime, les découvre au long du roman. La faute au résumé (ou autre chose), j’avais percé Ben à jour (en tout cas, je savais ce qu’il voulait cacher), même si j’espérais avoir tort, cela semblant trop évident. Pourtant, c’est au moment de la révélation que le roman prend toute sa saveur. À partir de ce moment-là, j’étais scotchée à mon livre, tremblante, mon petit cœur battant fort et les larmes aux yeux. À partir de ce moment-là j’ai réellement retrouvé la plume de l’auteure.
Le récit se déroule sur 5 ans (des 18 aux 23 ans des deux protagonistes), sachant que l’on remonte également 2 ans auparavant (lors de l’incendie). Fallon est une jeune fille à qui tout réussissait et dont la carrière d’actrice a été stoppée net par son accident. Elle apparaît, à 18 ans, comme peu sûre d’elle, se cache comme elle peut pour camoufler ses « défauts » et n’assume pas du tout son nouveau physique. Pour autant, elle reste quelqu’un de fort, qui va de l’avant et ne renonce pas, une fille qui a de la répartie malgré sa difficulté à gérer les relations. Elle est fan de roman d’amour, s’accroche à ce qui compte pour elle et ce qui compte c’est jouer la comédie : elle décide donc de partir pour New-York contre l’avis de son père, lui-même acteur. Elle est très proche de sa maman qui la soutient dans tout ce qu’elle fait. Une maman qui dit des choses très profondes et d’autres… que Fallon prend au pied de la lettre au risque de louper l'essentiel. Ne pas tomber amoureuse avant 23 ans avant de se connaître soi-même par exemple. Si on peut comprendre ce précepte, on a par moment, du mal à l’accepter. La relation père/fille est un peu mise de côté et je trouve que c’est dommage car elle est un peu au centre de tout. Le père de Fallon est exécrable et j’aurai bien aimé avoir son point de vue sur certains évènements.
Benton, de son côté, est plus mystérieux. On en sait beaucoup moins sur lui que sur Fallon. Il a 2 frères et semble complétement à côté de ses pompes. C’est un jeune-homme hyper attachant, qui voit le meilleur en Fallon et va tout faire pour lui redonner confiance. Il est clairement torturé et le suspense est ménagé un moment sur son passé. Ses frères et lui sont unis par un amour sincère, même s’ils sont peu présents à ses côtés.
Ben et Fallon ne se rencontre qu’une fois par an. Pour nous cela semble plutôt court puisque les 9 novembre s’enchainent mais un an c’est super long ! Certes ils doivent grandir chacun de leur côté et vivre leurs expériences, mais c’est tellement évident entre eux que parfois ça en parait absurde. C’est probablement ce qui fait la beauté de la chose ; attendre un an pour se retrouver tout en ne pensant qu’à l’autre durant ce laps de temps… C’est hyper romantique, mais pas très très crédible, à mon sens en tout cas. Et puis bien sûr il y a les complications, qui font que les choses ne se passent pas comme prévu, les incompris, les non-dits, les brisages de cœur pour le bien de l’autre. Et surtout le fait qu’ils n’aient aucun moyen de se joindre hormis le 9 novembre.
Ben m’a particulièrement touché dans la rédaction de son roman. Il se livre tout entier et se met à nu, expose la moindre de ses failles, de ses erreurs. On comprend à quel point son secret l’a détruit et l’on n’apprécie que plus sa relation avec Fallon.
C’est toutefois une superbe histoire d’amour, avec des personnages peu communs qu’on ne peut pas oublier comme ça. C’est aussi une ode à la beauté et la confiance en soi. À l’amour désintéressé, comme celui que l’on voit dans les romans d’amour et qui, finalement, n’est pas si proche que ça de la réalité. Il faut toujours réfléchir à deux fois avant d’agir et ne pas se fier aux apparences.
J'ouvre la boite, mais parce que c'est ma mère, que je l'aime et que, pour je ne sais quelle raison, malgré mes vingt-trois ans, je continue à faire ce qu'elle me dit.