top of page
  • Photo du rédacteurClem

Grandir - Pauline Deysson

La bibliothèque -1-

Grandir

Auteur : Pauline Deysson

Éditeur : Pauline Becker (28/08/2016)


Résumé éditeur :

Imaginez un monde où ni la pauvreté, ni la guerre, ni les livres n'’existeraient plus. Le technomonde. Imaginez un lieu hors du temps, qui abriterait tous les rêves de l'’humanité. La Bibliothèque. Imaginez que ces deux univers se rencontrent. À 10 ans, Émilie est choisie pour devenir la nouvelle Bibliothécaire. Elle a le pouvoir d'’entrer dans les rêves, et de les vivre comme s’'ils étaient réels. Son premier livre la conduira sur une voie semée d'embûches, de magie et de doutes. L'accompagnerez-vous ?


Avis :

J'ai repéré La Bibliothèque sur Simplement et son synopsis m'a beaucoup intriguée. Je remercie Pauline Deysson d'avoir eu la gentillesse de m'envoyer son ouvrage. Lorsque j'ai ouvert Grandir, je n'avais pas d'attente particulière, je n'en avais d'ailleurs par relu le résumé. Ce pavé de 502 pages à l'écriture plutôt dense pourrait rebuter au premier abord et pourtant j'ai beaucoup aimé ma lecture. Il va toutefois être difficile de ne rien oublier dans cet avis, et surtout de ne pas trop en dévoiler !

Je dirai que l'histoire se déroule en trois parties : avant la Bibliothèque, dans la Bibliothèque et après la Bibliothèque. La première partie est plutôt compliquée, du fait de la présentation de l'univers ultra-complexe imaginé par Pauline Deysson, mais aussi parce qu'énormément d'acronymes sont utilisés dans ce monde futuriste. On s'y fait assez rapidement et, à défaut d'en retenir le sens exact, on en retient la signification; cependant, ils alourdissent un peu le récit. Cette première partie met en scène un monde futuriste, de type dystopique, où la population est privée de liberté et plongée jusqu'au coup dans la sur-technologie. Si la plupart l'accepte et ne semble se rendre compte de rien, quelques "rebelles" cherchent à renverser le système en place. On suit Emilie, 10 ans, dans son quotidien et sur la fin de son éducation.

J'ai adoré la partie Bibliothèque, et notamment l'histoire dans laquelle plonge Emilie. Pauline Deysson met en place un second univers dans le premier, quelque chose de plus fantastique, en intégrant des Bibliothécaires qui nourrissent les âmes, en les faisant rêver durant leur sommeil. Le livre que va découvrir Emilie, retrace l'histoire de la première Bibliothécaire. Le récit est saccadé, ce qui donne une impression de rapidité: on voit les évènements s'enchainer les uns après les autres et on tourne les pages avec fébrilité pour connaître le fin mot de l'histoire.

Enfin, la partie post-Bibliothèque, durant laquelle Emilie rejoint son monde, comme si l'épisode Bibliothèque n'avait jamais existé. Elle œuvre avec les Clandestins (le groupe de rebelles) pour ouvrir les yeux du monde et croise des personnes qu'elle a connu dans la Bibliothèque; elle sait qu'elle les connaît, mais n'arrive pas à mettre le doigt dessus pour savoir ce qui "cloche". Le temps semble s'écouler d'une manière très aléatoire, comme si elle avait grandi d'un coup. Je n'ai absolument pas vu venir la chute, et l'explication de l'épisode Bibliothèque oublié prend tout son sens.

Tout au long de son récit, Pauline Deysson introduit des éléments connus de tous : mythologie grecque (avec Icare ou encore Pégase), Sirènes, Avalon, fées... Elle mêle le tout avec brio, allant jusqu'à apporter des explications nouvelles à ces mythes et cela s'intègre à merveille à son roman. De plus, il n'est pas une page où l'on ne s'interroge pas sur le sens de la vie, le comportement des hommes, qui est ici caricaturé, mais n'est pas sans rappeler le monde actuel et tout un tas d'autres points essentiels. Moi qui avait plutôt du mal avec la philo au lycée, j'ai énormément apprécié la réflexion de Pauline et ai été impressionnée par sa capacité à écrire un texte digeste avec des éléments si disparates.

Seuls deux petits points négatifs à mon sens. Si le récit et très intéressant, nous amène à réfléchir et nous fait voyager, les personnages ne sont pas vraiment attachants, ils apparaissent plutôt froids et l'expression de leurs sentiments n'atteint pas le lecteur. Les différentes morts qui émaille le récit ne m'ont pas plus touchée que ça. De plus Emilie, malgré son jeune âge, a vraiment un raisonnement étonnant, elle semble la seule à tout comprendre. Et enfin, j'ai trouvé quelques longueurs lors de l'épisode des Sirènes et en Avalon, alors qu'au contraire le domaine des fées semblent plutôt court.

Un livre que je suis ravie d'avoir découvert, pour une série prévue en 5 tomes; mais finalement, mis à part le "problème" Jean, j'ai trouvé que la fin de Grandir était tout à fin satisfaisante en elle-même.

Tous les êtres humains viennent dans la Bibliothèque, et tu y es toi-même allée bien des fois. Tu ne t'en souviens pas, car tu rêvais avec ton âme, et non avec ton corps. Il en est ainsi pour tous les hommes: aucun ne se souvient de son séjour dans la Bibliothèque. Seuls restent les fragments de rêve que leur âme n'oublie pas.

***

- N'apprendront-ils jamais rien de l'Histoire ? - Ils ne le peuvent, répondit l'une de celles qui revendiquaient le "présent". Ils vivent de contradictions. Ils font la guerre pour défendre la paix. Ils nourrissent la haine pour justifier l'amour. Ils confondent la mort et la vie. C'est un ensemble de forces contraires, qui dansent au bord des abysses.

bottom of page