La clef et la croix - Giacometti & Ravenne

La clef et la croix - Giacometti & Ravenne

Auteurs : Eric Giacometti & Jacques Ravenne

Le livre de poche

Parution : Mars 2025

Note : 4,5 / 5

565 pages

Résumé éditeur :

Paris, 1809.

Napoléon ordonne de voler les archives du Vatican pour récupérer les actes du procès des Templiers. Chargés de cette mission, des francs-maçons entrent en action pour sauver l’Empire…

Mais dans l’ombre, les ennemis de Napoléon ont trouvé le moyen de l’anéantir : s’attaquer à l’impératrice Joséphine.

Milan, de nos jours.

Un grand patron de la mode, membre d’une société catholique secrète, est assassiné. Il laisse derrière lui le mystère qui lui a permis de bâtir son empire. Antoine Marcas se trouve plongé dans une enquête qui va le mener sur les traces d’un trésor fabuleux.

Avis lecteur :

Après une longue période sans lecture, j'ai choisi de renouer avec un duo d'auteurs que j'apprécie particulièrement, en espérant que cela ravive mon envie de lire.

Pari réussi.

Quel plaisir de retrouver Antoine Marcas, un de mes personnages favori. J'ai littéralement dévoré ce livre en quelques jours.

Comme souvent sur les derniers romans du duos d'auteurs, l'intrigue se déroule sur deux temporalités différentes : en 1809, au cœur de l'empire napoléonien et à notre époque. Le point commun entre les deux : la recherche d'un fabuleux trésor. Les chapitres alternent entre ces deux périodes, chacun introduit par le lieu et l'époque, ce qui rend la lecture fluide et permet de suivre l'intrigue.

On retrouve également le personnage d'Antoine Marcas, flic passionné d'histoire et franc maçon. Il va enquêter de façon non officielle sur la mort (surprenante) d'un magnat de la mode italienne, dont le rêve était de pouvoir parler à Mussolini... Le lien avec lui? cet homme avait racheté l'ancien hôtel Niçois de son grand-père, Tristan Marcas (autre personnage récurrent des deux auteurs) et l'a transformé en siège de sa fondation. Antoine se retrouve embarqué dans un jeu de piste, sur les traces de son passé en équipe avec les enfants du défunt.

En 1809, c'est le général Radet, ancien chef de guerre lors de la Révolution, qui mène la danse. De l'île de la Cité (avec Notre Dame) à Rome, il cherche des informations dans les archives secrètes du Vatican, et notamment les pièces du procès des Templiers. Bonaparte lui fait confiance et il a besoin de lui pour assouvir son rêve d'agrandir encore le royaume avec de nouvelles conquêtes, tel Alexandre le Grand. Mais pour cela, il a besoin d'argent, car les caisses de l'Etat sont vides. On y croise aussi Joséphine, inquiète pour son mariage et dont le lien avec la franc-maçonnerie se dévoile peu à peu.

Le fil rouge des deux histoires : des sociétés secrètes puissantes, riches, prêtes à tout pour préserver leurs secrets cachés, et une Eglise omniprésente, qui n'est jamais loin des intrigues.

Comme toujours, le roman est extrêmement bien documenté : les lieux, avec une plongée dans Paris, les références historiques, les détails architecturaux (notamment le parc Bomarzo et ses créatures surprenantes) ... C'est l'une des marques de fabrique du duo. Et c'est ce qui rend leurs romans très enrichissants et instructifs, tout en étant accessible.

On retrouve ales thèmes chers aux duo : Eglise/religion avec le Vatican, francs-maçons, politiques (et trahison) et complots. S'ajoute la science, qui joue un rôle trouble et ambigu, manipulée par des hommes d'Eglise. C'est assez crédible et bien amené, mais je n'en dirais pas plus pour le pas gâcher la découverte.

Mention spéciale pour la mise en scène finale des deux auteurs eux-mêmes, qui font une petite apparition savoureuse et pleine d'humour.

Un thriller ésotérique bien ficelé, rythmé et captivant. Du grand Giacometti & Ravenne. Le lecteur voyage à la fois dans l'espace (Paris, Roma, Milan...) et dans le temps (1809/nos jours). Deux secrets familiaux se dévoilent au fil des énigmes résolues.

C'est un prêtre. Il peut croire que Dieu le protège à tout moment et se laisser mourir plutôt que de parler. Ces gens-là ont parfois subitement le goût du martyre.