top of page
Photo du rédacteurClem

Rozenn - Laëtitia Danaé

Rozenn

Auteur : Laëtitia Danae

Éditeur : Plume Blanche Editions (01/09/2018)

Résumé éditeur :

Rozenn Kaplang est une djinn. Durant de longues années, son peuple a souffert de la domination des dagnirs, mais si l’esclavage est officiellement aboli, la liberté, elle, garde un goût amer. Et si une union entre princes et princesses de ces différentes tribus permettait de tirer un trait sur un douloureux passé ?

Au fond, nous ne sommes pas si différents les uns des autres. Deux jambes, deux bras, un cœur. Pourquoi réduire son prochain en esclavage alors qu'ensemble, nous pourrions accomplir de merveilleuses choses qui embelliraient notre monde ? Jahanshah Roya, confessions rendues publiques après sa disparition

Avis :

J’ai eu la chance de découvrir Rozenn avant sa sortie officielle de septembre 2018, grâce au calendrier de l’Avent Plume Blanche. Il est donc dans ma PAL depuis décembre et j’ai eu, ce mois-ci, une subite envie de l’en sortir. La faute, principalement, aux avis que je vois passer régulièrement sur Facebook. Mes attentes étaient donc plutôt élevées en débutant cette lecture et je dois avouer que j’ai été comblée.

L’univers imaginé par l’auteure m’a totalement subjuguée, notamment car elle ne s’est pas arrêté pas au moment présent mais a mis en place tout une Histoire pour les peuples des Djinns et des Dagnirs. Histoire que nous découvrons pas bribes, à chaque début de chapitre, sous la forme d’extraits de livres d’histoire, de journaux ou autres ouvrages. Histoire qui nous donne juste envie d’en apprendre encore plus sur le passés des deux peuples. Le récit de Laëtitia Danae est original puisqu’il met en scène des créatures sur lesquelles je n’ai pour ainsi dire pas encore lu d’histoire. Enfin, les personnages viennent rajouter encore plus de charme à cet ensemble.

Les personnages: si j’en ai adoré certains et j’ai été insupportée par d’autres, mais je suppose que c’était le but recherché par l’auteure. J’y reviendrai plus tard, je voudrais d’abord me concentrer sur l’intrigue. Comme d’habitude, les éditions Plume Blanche sont toujours très succinctes en terme de résumé. Contrairement à certains résumés qui dévoilent trop l’intrigue, ici, le strict minimum, pas grand chose à nous mettre sous la dent pour se faire une idée du contenu. Rozenn (du nom de l’héroïne, l’une des princesses Djinns) est un très bon tome introductif qui entre dès le départ dans le vif du sujet : de l’action donc, dès les premières pages. Avant de débuter la lecture, nous avons droit à une petite présentation des personnages par famille, ce qui peut être très utile par la suite car ils sont nombreux ! Puis, nous cavalons directement au côté des trois sœurs : Odeleen, Rozenn et Daire qui cherchent à échapper à un mariage arrangé avec les princes d’un peuple ennemi. L’écriture et les descriptions de Laëtitia sont parfaites et nous permettent de nous projeter totalement dans son univers ; tout au long du récit, on arrive à se représenter sans mal les paysages et lieux visités. On a vraiment l’impression d’y être et cela rend le récit d’autant plus addictif. Au-delà de l’aspect mariage, qui est mis en avant dans le résumé, c’est une machination de grande ampleur qui est à l’œuvre dans Rozenn ; et la jeune-fille n’est pas au bout de ses découvertes. Donc oui il y a de la romance dans l’air - rencontre entre des jeunes-gens à marier - mais il y a aussi tout un aspect de jeu de pouvoir, de lutte pour la libération des Djinns, un côté enquête avec Rozenn qui cherche à découvrir ce qu’il se passe au palais et comment sont traités les Djinns libres, et un pan du récit est également consacré à l’évolution du lien entre les trois sœurs.

La totalité du roman est restituée du point de vue de Rozenn. C’est une jeune Djinn téméraire, qui se soucie du devenir de son peuple, sans pour autant vouloir sacrifier son propre avenir dans un mariage qu’elle n’a pas choisi ; pourtant, au fil de ses découvertes, elle pourrait être amenée à revoir son jugement. Rozenn est fière, ne se prête pas volontiers aux règles de bonne conduite et reste entière dans son comportement. L’œil aux aguets, elle n’accorde pas sa confiance rapidement et tente de comprendre les intentions cachées du Sultan. J'ai totalement adhéré à son personnage, me révoltant en même temps qu'elle, allant jusqu'à ressentir ses émotions par moment. J’ai également beaucoup apprécié Odeleen, la grande sœur qui ne laisse pas voir ses sentiments, à l’écoute et soucieuse des autres, à l’inverse de Rozenn, dès le départ elle est prête à se sacrifier pour le bien de son peuple, faisant fi de ses sentiments (existants ou non) pour un certain prince Djinn. Elle est douce et tempérée, un pilier sur lequel s’appuyer mais nous la verrons de moins en moins au fil du récit, à mesure qu’elle sombre dans une vaine recherche et que Rozenn progresse dans son enquête. Quant à Daire, autant dire qu’elle m’a insupportée au plus haut point. La petite fille ingrate ! Certes elle est jeune (16 ans) et pour elle, se retrouver au milieu de richesse et entourée de beaux garçons est comme vivre un rêve éveillé. Pour autant, son comportement vis-à-vis de ses sœurs, et notamment Rozenn m’a choquée. Alors que les 3 filles étaient très proches, c’est un climat de rivalité qui s’installe dans l’esprit de Daire qui papillonne entre les princes et ne voit pas plus loin que le bout de son nez. La faute, peut-être, à ses sœurs qui n’essaient pas de lui ouvrir les yeux, mais qui sait comment elle aurait réagi ! Dans la famille Djinn, on découvre également les enfants Sohan et Roya. Même si on ne les voit que très peu, ils sont le "retournement de situation" sur la fin du roman, venant ajouter une difficulté à la situation déjà délicate. J’ai développé une antipathie très forte vis-à-vis de Cece, la superbe Djinn qui ne semble pas avoir grand-chose dans la cervelle et entretient des rapports conflictuels avec Rozenn. Quant à Ishmir, le grand frère protecteur, ami de toujours, il me plait beaucoup !

Dans la famille Dagnir, ce sont les sultans et leur trois fils qui sont au premier plan. La sultane est tout simplement détestable mais ne cache pas ses intentions, contrairement à son mari qui semble agir en douce, et avoir une intention cachée à chacune de ses actions ; c’est d’ailleurs ce qui tente de démêler Rozenn. Quant aux trois fils, on peut dire qu’ils sont charmants ! J’avoue avoir une petite préférence pour l’aîné, Callum (le côté mauvais garçon ? bouillonnant ?) dont les joutes verbales avec Rozenn sont piquantes. Il me parait complexe et j'ai envie d'en découvrir plus sur lui, en espérant ne pas avoir imaginé le côté "profond" et ne pas être déçue. Cameron, le cadet est doux, attentif, un peu gendre parfait quoi et Cayden, s’il semble un allié sur le début, il disparait somme toute assez vite de l’équation.

D’autres personnages, plus discrets et au comportement plutôt ambigu pourraient également vous surprendre. La fin du roman est juste explosive, nous apportant quelques réponses au passage, gommant certains personnages de l’action à venir et ne nous laissant que le choix d’attendre les précommandes avec impatience !

Un magnifique premier tome, aussi bien du point de vue de l’histoire et des personnages que de l’objet livre lui-même ; car si j’ai oublié de vous en parler, le livre est superbe : des dessins sur chaque angles, des débuts de chapitre travaillés et une très belle illustration de couverture. Plutôt introductif, il ne manque pourtant pas d’action et j’ai hâte de découvrir ce que l’auteure nous réserve pour la suite. Sinon il se passe vraiment beaucoup de choses dans ce tome, mais je ne voulais pas trop en dévoiler, mon avis omet donc pas mal de points !

La sultane Padmé est peut-être douée pour décrypter les gens, en revanche, il y a quelque chose qu'elle n'a pas du tout compris : demandez à deux personnes de ne pas se fréquenter, vous obtiendrez l'effet inverse.
bottom of page