Hate to love
Auteur : Penelope Douglas
Éditeur : Harlequin (02/11/2017)
Résumé éditeur :
Depuis plus de sept ans, Misha et Ryen échangent des lettres. Des lettres dans lesquelles ils se racontent, se livrent, se soutiennent. Une seule règle : ne jamais chercher à se rencontrer. Un interdit qui a convenu à Misha pendant toutes ces années. Il n'a pas besoin de connaître le visage de Ryen pour qu'elle soit sa muse, son inspiration, celle pour qui il écrit ses chansons et, quelque part, son âme sœur. Mais, un soir, il croise une jeune fille dont les goûts excentriques se rapprochent un peu trop de ceux que Ryen lui a décrits dans ses lettres pour que ce soit une coïncidence Et alors, face à cette jeune fille d'une beauté solaire, renversante, Misha n'a aucun doute : il sait que c'est elle. Maintenant, impossible de résister, il doit s'approcher. Quitte à ne jamais révéler à Ryen qui il est vraiment. Et quitte à découvrir une Ryen bien différente de l'idéal qu'il s'était imaginé .
Malheureux ou pas, c'est plus facile de s'en tenir à ce qu'on connaît bien. Tu as remarqué, toi aussi ? A quel point on voudrait tous traverser la vie aussi vite et aussi facilement que possible ? Même si on sait que qui ne tente rien n'a rien, on a toujours une peur bleue de prendre des risques.
Avis :
J'avais vu passer Hate to love sur le net en fin d'année dernière, et j'ai eu la chance de le gagner au calendrier de l'Avent organisé par Harlequin.
Je dois dire que j'ai énormément apprécié ma lecture, la plume de Pénélope Douglas est addictive et je suis tout de suite rentrée dans l'histoire, tout en sachant qu'elle allait me plaire. Dès le premier chapitre, du point de vue de Misha, j'ai ressenti un petit quelque chose qui m'a fait totalement adhéré au personnage. Un second chapitre du point de vue de Ryen, puis encore un, et un autre; je me suis dit "ola, mais où est passé Misha !" Soyez rassuré, il revient bien sur le devant de la scène, mais pas forcément de la façon dont on aurait pu le penser; et le fait qu'il sache qui est Ryen sans qu'elle même ne sache qui il est, ajoute un soupçon de piment à ce roman. Malgré ce dont j'avais peur, cette situation, bien qu'elle traine en longueur, n'est pas lourde et ne s'essouffle pas, bien au contraire.
L'auteure laisse planer une aura de mystère durant une grande partie du récit et, si l'on en sait plus que Ryen (ben oui, on sait qui est Misha ^^), nous ne savons pas tout de la raison de la présence du jeune-homme dans son lycée; elle brouille même les pistes en jouant sur les noms de famille mais le lecteur est tout de même capable de démêler les fils ! J'ai apprécié cette recherche pour entretenir l'intérêt du lecteur; d'autant plus que cela marche ! Les interactions entre les deux héros sont superbes, bien que parfois un peu trop "violentes" et l'on ressent toute l'alchimie qui les lie. Misha et Ryen ont fait tressauter mon petit cœur ! Certaines scènes, cependant, sont un peu trop crues à mon goût et j'ai trouvé que toutes les scènes de sexes n'étaient pas forcément nécessaires (je vous rassure, il n'y en a pas non plus à foison). J'ai également été touchée par les quelques échanges épistolaires que l'on découvre, et l'importance qu'ils attachent, l'un comme l'autre, à ce correspondant si important dans leur vie. Ryen et Misha viennent de deux milieux sociaux différents, ont chacun leurs propres problèmes à gérer mais ils sont toujours là l'un pour l'autre, pour se remonter le moral, se soutenir; Misha appelle même Ryen sa muse. Le support des lettres rend tout ça encore plus "old school" tellement plus concret que des échanges par mail.
Au delà de l'histoire de nos deux protagonistes, ce sont tout un tas de sujets d'actualité qu'aborde Pénélope Douglas avec justesse; notamment le harcèlement scolaire et l'effet de masse. C'est un sujet que je retrouve souvent dans mes lectures en ce moment mais ô combien important et effrayant (surtout lorsque l'on a des enfants). L'auteure nous amène à réfléchir sur les conséquences des actions ou de l'inaction des élèves face aux brimades (voire plus) des plus "faibles", contre qui il est tellement facile de se défouler, verbalement et physiquement parlant. A travers Ryen, qui n'est pas présentée sous le meilleur jour au départ, puisqu'elle fait partie des "populaires", nous découvrons les dessous d'un lycée américain. La différence de Ryen ? c'est qu'elle a conscience qu'elle agit mal et que cela la bouffe, mais qu'elle ne peut pas faire autrement que de se sentir intégrée. Le grand mal de notre époque, exacerbé par les réseaux sociaux et internet.
On côtoie également des enfants abandonnés au plus jeune âge, la difficulté de grandir dans cette situation, le manque ressenti et la rancœur que cela peut engendrer. Enfin, il y a Trey… la caricature ambulante mais ô combien efficace du jeune mâle méprisant les femmes, dans sa toute puissance. Pas grand chose dans la cervelle, et imbu de lui même au possible, le beau-fils de la directrice les cumule, et il est écœurant de constater que ce genre de personnage peut être capable de s'en sortir.
Une super découverte pour un roman que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher malgré quelques petits défauts, des scènes un peu trop brutales à mon goût et une sensation qu'il manque quelque chose à la fin (une réponse de Delilah par exemple, même si je sais bien que ce n'est vraiment pas indispensable). Je suis absolument tombée sous le charme de Misha et Ryen et des sentiments tellement bien décrits par la plus de Pénélope Douglas.
Tu veux être aimée sans risquer de devoir assumer les conséquences. Alors tu te manifestes de manière anonyme pour attirer l'attention dont tu as besoin, tout en t'offrant le luxe de ne pas avoir à endosser la responsabilité des messages que tu laisses.
Au moins, quand j'étais petit, ça s'arrêtait une fois que je rentrais à la maison. Mais maintenant on a Facebook et, tout ce que j'entends au cours de la journée, je me le reprends en pleine figure sur Internet, tous les soirs.