Adopted love I
Auteur : Gaia Alexia
Éditeur : Hugo Poche (12/10/2017)
Résumé :
Hanté par son passé, sera-t-elle son avenir ? Orphelin, Teagan erre depuis son plus jeune âge de foyers en familles d'accueil. Bad boy écorché par la vie, la justice le rattrape à l'aube de ses 18 ans. La sentence ? Un an de conditionnelle durant lequel il devra se tenir à carreau s'il ne veut pas finir en prison. Il ne lui reste qu'une chance de se remettre dans le droit chemin et c'est dans une ultime famille d'accueil qu'elle va se jouer. Mais la rencontre avec Elena, la fille aînée de la famille risque de compliquer les choses.
Quand je me vois, assis contre un grillage en train de chialer, je me rends compte que dans "tomber amoureux", ce n'est pas pour rien qu'on dit "tomber".
Avis :
J'’avais repéré Adopted Love il y a un petit moment et j’ai eu une subite envie de m’y plonger. Terminé hier soir, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir tant cette fin m’a mise dans tous mes états ! Je vais pourtant attendre quelques temps avant de commencer le second tome, que j’appréhende beaucoup beaucoup.
Si c’est un sentiment mitigé qui m’a habité au fil de ma lecture, je peux finalement dire qu’Adopted Love est plutôt une très jolie découverte ! En effet, si je n’ai pas compté le nombre de fois où le mot « queue » et « putain » est utilisé, j’ai trouvé que le texte était un peu vulgaire par moment et la réflexion en dessous de la ceinture un peu trop présente. Certes, Teagan n’a que 17 ans et il parait qu’à cet âge les garçons ne pensent qu’à ça mais quand même ! Au delà de ça, l’histoire et les personnages sont superbes et complexes ; que ce soient Teagan et Elena ou leur « famille ». L’originalité (pour moi en tout cas car c’est ma première lecture avec un tel personnage) d’Adopted Love réside dans le fait qu’il y ait très peu de dialogues ; en effet, Teagan ne parle pas, ou très peu et uniquement à certaines personnes. Nous sommes donc, tout au long du récit, plongés dans ses pensées ; armés de plusieurs flash-backs qu’il cauchemarde chaque nuit (car il a eu une enfance très difficile), nous comprenons petit à petit d’où vient le traumatisme qui l’a privé de la parole. Nous apprenons ainsi à le connaitre, à comprendre ce qui a fait de lui le garçon qu’il est, rempli de colère, révolté contre l’injustice. Teagan est un personnage très très touchant que l’on ne peut qu’aimer et dont chaque réaction est entièrement compréhensible par le lecteur. C’est un jeune-homme brisé, qui joue le fort et se bat pour survivre dans la vie ; à côté de ça il a le cœur sur la main mais ne se fait pas d’illusion sur sa vie qui, jusque-là, a été plus que pourrie. On souffre pour ce garçon qui ne mérite pas ce qui lui arrive, on est révolté par les failles du système, le pouvoir de l'argent, le jugement des gens et le fait qu’il soit constamment sur la sellette à cause de son apparence et de son milieu. On bouillonne littéralement en même temps que lui.
Son lien avec Nathalie (Solis), son assistance sociale est très fort, bien qu’étrange ; encore une fois, via les cauchemars, nous apprendrons son origine, même si des questions restent encore en suspens à la fin de ce premier tome. Solis est l’une des rares personnes à qui Teag adresse la parole, et elle n’a pas peur de lui dire ce qu’elle pense ; j’ai beaucoup apprécié leurs échanges taquins, à travers lesquels on voit toute l’affection qu’ils se portent. La famille Hills, se retrouve être la famille d’accueil de Teagan, suite à une énième condamnation. Là où l’auteure m’a grandement surprise, complexifiant encore plus son récit, c’est que Teag ne se retrouve pas par hasard dans cette famille. Ce point particulier nous remue encore plus, enfonçant le couteau dans la plaie de la fatalité. Teag est donc propulsé dans un monde de riches, dans une famille très originale qui l’accueille à bras ouverts ou presque.
M. Hills, est un homme exceptionnel, compréhensif, qui fait tout son possible pour aider Teag à surmonter ses démons et prendre un nouveau départ (ce qui peut paraitre un peu louche par moment trouve une explication très logique à la fin). Mme Hills et le petit Chevy sont également adorables, bien que plus discrets et moins présents dans le récit. Quant à Elena, elle semble tout aussi blessée que Teag et se réfugie dans la méchanceté. Au fil du récit, nous découvrons sa vie, les changements qui sont apparus dans son quotidien, ses « amis » et, très vite, nous comprenons que quelque chose cloche, jusqu’à se douter, à force d’allusion de ce qu’elle a subi. Nous ressentons également toute la détresse des parents qui ne reconnaissent plus leur fille et ne savent pas quoi faire pour l’aider ou la comprendre ; ils assistent, impuissants à sa métamorphose.
Elena et Teagan sont la force l’un de l’autre, ils se ressemblent plus qu’il n’y parait car, si elle continue de parler, tout comme Teagan, Elena ne se confie pas. Le lien qui nait entre eux est beau et puissant, nous assistons à sa consolidation, à l’évolution de Teag. Teagan si touchant qui se fiche de ce qu’il peut lui arriver tant que ceux qu’il aime vont bien ; qui se sent impuissant, frustré de ne pouvoir agir. Tous ses sentiments si puissants que l’on ressent à travers la plume de Gaia et l’esprit du jeune-homme.
C’est lorsque tout commence à aller mieux pour lui que le passé ressurgit… et cette fin mais non !! Mais quels connards (oui, moi aussi je suis vulgaire).
Bref, cette histoire est renversante et, sans les quelques petits point qui m’ont dérangée elle aurait pu être parfaite. Nous sommes pris dans un tourbillon d’émotions, mais il y a aussi des moments carrément drôles (notamment avec Benito, LE pote de Teag et Sophie la soi-disant amie d’Elena) ! J’ai vraiment peur d’être éprouvée par la lecture du tome deux et j’espère de tout cœur que je me trompe. Il me tarde d’en découvrir plus sur le passé de Teag/Solis et de savoir comment il va pouvoir se tirer du mauvais pas dans lequel il s’est fourré.