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Délivre-nous du mal - Chrystel Duchamp

Délivre-nous du mal

Auteur : Chrystel Duchamp

Editeur : L'ARCHIPEL (20/01/2022)

293 pages


Résumé :

Février 2018. Anaïs sollicite l’aide de son ami Thomas Missot, commandant à la PJ de Lyon. Pour elle, pas de doute, sa sœur Esther a été enlevée. Pourquoi aura-t-elle, sinon, laissé derrière elle ses clés de voiture, ses papiers et son téléphone portable ? Les mois passent et, tandis que l’enquête s’enlise, d’autres jeunes femmes se volatilisent. Jusqu’à ce qu’un corps soit retrouvé pendu dans une usine désaffectée, le crâne rasé, la langue sectionnée. Puis un deuxième… Thomas sait désormais qu’un tueur en série sévit dans la région. Mais il ignore encore que ces cadavres ne sont que la partie immergée du plan machiavélique d’un individu avide de vengeance…


Avis :

Janvier 2021: j'ai lu Le sang des Belasko avec Armelle (Les Rêveries d'Isis) et j'ai été bluffée par la plume de Chrystel Duchamp et son huis clos machiavélique. C'est donc tout naturellement que j'ai récidivé avec Délivre-nous du mal.

Février 2022 : c'est à nouveau avec Armelle que je partage cette lecture, et Mylène qui s'est joint à nous. Même si nous n'avons pas toutes lu au même rythme, j'ai apprécié découvrir l'intrigue de Chrystel Duchamp avec elles. Le roman se découpe en trois parties, sur trois périodes distinctes, qui viennent prolonger les trois prologues qui appâtent le lecteur avec succès. En effet, l'auteure nous immerge, dès les premières pages, dans un univers sombre et intriguant.

2018. 2019. 2020. Avec les prologues, nous survolons des évènements de ces trois années, et nous essayons de faire les liens entre les trois histoires qui nous sont contées. Le corps du roman reprend, tour à tour les trois années et nous permet de prendre conscience, peu à peu, de ce qui se joue et de l'ampleur de l'affaire couverte par le héros. L'auteure nous surprend jusqu'au bout et instille le doute dans nos esprit, avant de conclure de manière plutôt magistrale.

J'ai beaucoup aimé Thomas, le commandant de PJ, son rapport à sa fille et sa vision des choses au sein de son équipe. Son côté attentif mais pourtant surmené car impliqué à 1000% dans son boulot; boulot qui lui a coûté son mariage. On ressent son déchirement entre son devoir de flic et son rôle de père, sa frustration face au comportement de sa fille, son impuissance. Thomas est vraiment un personnage humain, limité par les moyens à sa disposition; il est touchant et apporte un côté très réel au récit.

Pour autant, tout ne m'a pas plu dans l'écriture. J'ai noté notamment une différence perception, toute personnelle soit-elle, entre les parties un/deux et la troisième; tant au niveau du développement de l'intrigue que des dialogues qui deviennent moins naturels. Chrystel Duchamp informe à travers son enquête policière, parfois d'une manière un peu trop scolaire, sur les moyens de la police ou encore les violences faites aux femmes. Ça a à la fois un côté instructif, et le mérite de dénoncer les choses, mais ça ralentit aussi le rythme.

Si l'on peut accorder une chose à l'auteure, c'est de bien mener sa barque, et surtout son lecteur par le bout du nez. Le lecteur impatient de connaitre le fin mot de l'histoire fonce tête la première dans l'illusion tisée par les mots de Chrystel.

Un plume addictive, au service d'un récit savamment orchestré et un brin effrayant.

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