Du thé pour les fantômes - Chris Vuklisevic
- Clem
- il y a 3 heures
- 3 min de lecture
Du thé pour les fantômes
Auteur : Chris Vuklisevic
Editeur : Denoël (25/09/2024)
439 pages

Résumé :
Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles. Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire. Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ? Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d'Almería, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux.
Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l'abri de la pluie. Écoutez leur histoire.
Avis :
Une jolie couverture, une copine qui a adoré et une autrice très sympathique, il n’en fallait pas plus pour me donner envie de découvrir Du thé pour les fantômes. Acheté lors de la Foire du Livre de Brive, en compagnie de mon amie Mandy, c’est tout naturellement en lecture commune que nous avons plongé dans le roman de Chris Vuklisevic.
Verdict ? Comme d’habitude une très bonne expérience partagée avec Mandy, mais un bilan de lecture quelque peu mitigé et cette certitude : mon avis ne va pas être évident à rédiger !
Pour tout vous dire, je ne suis pas sûre d’avoir lu le résumé au préalable et je ne savais pas du tout ce qui m’attendait à travers les pages de Du thé pour les fantômes. Résumé qui, au final, ne reflète pas vraiment l’atmosphère du roman et ne m’aurait pas préparée à ce voyage fantasmagorique.
Le gros point fort c’est, bien sûr, l’écriture de l’autrice : c’est très très bien écrit, léger (alors que les sujets sont plutôt lourds), poétique et tout en métaphores. Ça a un petit côté entrainant, chantant, un parfum d’évasion.
La narration est assez originale puisque c’est un personnage du roman, attablé dans un salon de thé, qui prend un voyageur à partie et commence à lui narrer une histoire, celle de la tenancière du salon mais pas que. Le personnage en question s’adresse au voyageur (qui peut facilement être assimilé au lecteur) de manière intimiste, comme s’il lui confiait un secret de la plus haute importance ; cela confère au roman un attrait particulier car le lecteur, qui ne sait pas précisément où veut en venir le conteur, se sent privilégié qu’on lui confie cette histoire et a envie d’en connaitre l’issue.
Le roman dans son ensemble est très particulier. On est dans un entre deux avec une ville tout ce qu’il y a de plus réelle : Nice, et d'un autre côté, des phénomènes plus inexplicables. Les personnages ne sont pas spécialement attachants, bien au contraire, et leur aspect physique est aussi variant que difficile à appréhender. A travers le monologue du narrateur, qui a recueilli les confidences de deux sœurs, et nous retrace leur histoire, tout en commentant les éventuelles prise de position, nous découvrons une quête identitaire et des années de souffrance engendrées par des non-dits. Nous découvrons des secrets de famille et les racines d’un mal être qui sont bien plus profondes que ce qu’elles pourraient paraitre. Quelque part, il y a un aspect très dérangeants, mais ce qui m’a le plus frustrée, c’est cette impression de ne pas comprendre les potentiels messages cachés, de ne pas saisir ce qu’il y a derrière les images (peut-être qu’il n’y avait rien à comprendre au final mais j’avais besoin que ce soit le cas).
L’intrigue est très irrégulière. Certains passages m’ont complétement captivée alors que j’ai décroché en en lisant d’autres allant parfois jusqu’à lire en diagonale. Ce qui est drôle, c’est que Mandy a eu le même sentiment que moi mais pas sur les mêmes passages !
Trop d’attentes peut-être pour cette lecture sur laquelle je ne peux pas plus m’étendre sans trop en révéler. Les personnages ne sont pas comme on les attends et surtout pas tels qu’ils paraissent ; sous couvert de bonne intentions, leurs actions sont souvent égoïstes. Une lecture que je ne regrette pour autant et qui m’aura donné à réfléchir. Je vous encourage toutefois à vous faire votre propre avis car, si je n’ai pas été convaincue, Du thé pour les fantômes reste la meilleure lecture 2024 de la copine qui me l’a conseillée.
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