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Engloutie - Arno Strobel

Engloutie

Auteur : Arno Strobel Éditeur : L'ARCHIPEL (03/07/2019)

344 pages

Résumé :

Deux couples décident passent leurs vacances sur une île de la mer du Nord, réputée pour son calme et la beauté de ses paysages. Et le drame survient… Après avoir été enlevés, une femme et un homme sont amenés sur la plage à la nuit tombée. Et là, ce dernier assiste impuissant au supplice de sa compagne. Car la marée monte, qui va engloutir celle qu'on a enterrée dans le sable - et dont seule la tête dépasse…

Le tueur prend d'autant plus plaisir à ces spectacles qu'il se sait supérieurement intelligent… donc infaillible. Personne, jamais, ne le soupçonnera. Mais est-il de crime qui reste à jamais impuni ?


Avis :

Je dois vous l'avouer, à première vue, ce livre ne m'inspirait pas forcément… Le résumé n'est pas franchement sympa ! Mais j'avais déjà lu et beaucoup aimé deux autres romans d'Arno Strobel : Enterrées vivantes et Souvenirs effacés, et c'est ce qui m'a poussée à franchir le pas.

Je ne regrette pas du tout de m'être laissée tenter par ce thriller psychologie extrêmement prenant (surtout vers la fin, lorsque l'étau se resserre). Le lecteur est directement plongé dans l'ambiance avec un prologue qui fait découvrir l'état d'esprit du tueur qui, déjà enfant, avait une intelligence au dessus de la moyenne et menait des expériences pour le moins risquées sur sa sœur. Par la suite, le temps de quelques chapitres, nous nous retrouvons à nouveau dans sa tête, ce qui nous permet notamment de comprendre ce qu'il recherche dans les meurtres qu'il commet.

Je pense que j'ai rarement lu un roman avec autant de personnages antipathiques; entre Andreas et sa femme, Martina qui hébergent Julia (l'un des personnages principaux) et son conjoint Michael (ce sont les deux couples du résumé), le voisin voyeur et à cheval sur le règlement, le patron de restaurant ultra jaloux, l'ancien psychothérapeute qui se la joue loup solitaire ou l'enquêteur principal chargé de l'affaire, les griefs ne manquent pas et l'ambiance n'est pas toujours à la fête ! Pari risqué mais pourtant réussi. Les apparences sont trompeuses, le doute plane et le lecteur, dans sa soif de connaissance va tenter de deviner qui se cache derrière le masque du tueur. Quelle personnalité camoufle cet homme dangereux qui ne semble ressentir pas la moindre émotion.

L'enquêteur principal est un personnage grossier, poussé dans les extrêmes, limite caricatural par moment. Détesté de tous, il fait campagne seul et s'acharne sur un unique suspect, ne considérant aucune autre piste. Ce que l'on apprend sur son passé ne nous rend pas acceptable son comportement et cette vendetta qu'il semble mener, mais nous éclaire sur sa façon de faire. Andreas et Martina ont une relation pour le moins étrange; mariés mais se détestant, lui passe sa vie à travailler (et à faire des avances à d'autres), elle à faire des commentaires tous plus détestables les uns que les autres.

Julia est probablement le seul personnage auquel je me sois un peu attachée et j'avoue avoir tremblé pour elle chaque fois qu'elle arpentait la plage seule, à la nuit tombante. Arno Strobel maintient une tension tout au long du récit et, le fait que l'on doute de tous, ne nous aide pas à appréhender les actions du tueur. L'auteur sème, ça et là, quelques indices auxquels on s'accroche, nous balade comme le tueur balade la police. Le nom du coupable se profile, danse devant nos yeux, tend à se confirmer au cours d'un dialogue. Et puis… et puis un petit détail qui me fait dire "non ! ça ne peut pas être ça !". Un petit détail qui s'insinue de plus en plus dans mon esprit; un petit détail qui me révèle la vérité ! Et quel retournement ! Brillant !

Le tueur est-il si malin qu'il pense l'être ? Peut-être, ou peut-être pas… la fin, légèrement ouverte, nous laisse savourer l'étendue de son génie (ou non).

En bref : des personnages psychologiquement bien travaillés, une intrigue haletante qui se tient plutôt bien, un bon page turner à la fois lent et prenant, avec une tension qui gagne en intensité.

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