top of page
  • Photo du rédacteurClem

L'homme aux mille visages - Angel Arekin

Ruine - II

L'homme aux mille visages

Auteur : Angel Arekin

Editeur : EDITIONS PLUME BLANCHE (07/05/2024)

690 pages

Résumé :

L'étau se resserre autour d'Ael, jeté malgré lui sur les terres corrompues de Cairne.

Face au Haut-Serf qui entend le dresser comme un chien, il se découvre de curieux alliés de circonstances: une esclave au don étrange, un espion qu'une terrible vengeance aveugle, une Charmeuse dont les desseins échappent à tous.

Car porteur de Ruine ou non, le destin le pousse sur les traces de Sith Duana, escorté de ses amis comme de ses ennemis.

Peut-être le passé est-il toujours appelé à se répéter…


"La foule était changeante, se mouvant au gré des mensonges. Telle la rivière, elle suivait le lit que l'on traçait pour elle."

Avis :

Comme une envie de Angel Arekin après mon Emma Green. Une valeur sûre avec ce second et dernier tome de la saga Ruine qui figurait, évidement, dans mon TOP lecture du Pack Plume Blanche 2024. Un beau petit pavé de 690 pages (avec toujours cette écriture minuscule) mais je vous assure qu'elles se dévorent. Et on parle aussi de cette couverture ? Ael et Ewen dans toute leur splendeur et le talent de Nicolas Jamonneau a encore frappé.

Malgré la complexité de l'intrigue qui implique de nombreux personnages et interactions, et les presque deux ans qui se sont écoulés depuis ma lecture de Chasse à l'homme (je vous invite à lire mon avis pour avoir plus de détails sur l'univers), j'ai réussi à replonger assez facilement dans l'histoire, me remémorer les différents liens entre les personnages. Pour cela, Angel Arekin fait certains rappels.

Le Chevalier.

L'Enfant.

L'Espion.

L'Esclave.

Le Serf.

Comme dans le premier opus, Angel Arekin explore tour à tour son univers dans le spectre de ces cinq personnages. Son récit est extrêmement prenant avec, toujours, cette écriture riche et immersive qui campe décors et sentiments avec une redoutable précision. Les pages sont nombreuses, l'écriture petite (oui je me répète), et pourtant notre immersion parait durer le temps d'un battement de cœur. Peut-être parce que nous retenons notre souffle du début à la fin. Tournant les pages avec autant de délectation que d'appréhension.

Nous sommes confrontés à une partie d'échec des plus intenses, chaque protagoniste anticipant les actions des autres, qui nous promet retournements de situations et déconvenues. Le complot est beaucoup plus vaste que ce que l'on avait pu envisager dans le premier volet, les implications bien plus dramatiques. Comme le dit si bien Ewen, il faut arriver à trouves des alliances pour survivre mais sans jamais faire confiance à personne.

Nous sommes au cœur de la lie de ce monde, face à des figures sans aucun sens de l'honneur. Vision de ce que l'homme peut faire de pire et le Haut-Serf et la reine Morguenne en sont les dignes exemples. Aengus est un être que l'on se plaît à détester mais qui nous fait plus d'une fois perdre notre sang froid. Seigneur tout puissant il n'a aucune pitié et semble ne rien ressentir, ordonnant les mises à mort comme il changerait de chemise. Il s'agit donc d'un récit qui peut heurter la sensibilité. Et surtout qui réveille le sens aigu de la justice qui sommeille en nous.

Angel Arekin nous entraine sur des sentiers que l'on attendait pas forcément et nous donne parfois envie de rebrousser chemin parce qu'on a du mal à accepter ce que l'on vient de lire ! Mais cette petite touche d'addictivité, ce charme qui nous a cueilli dès les premières pages, nous pousse à continuer notre lecture et à convenir que tout est parfaitement bien articulé. Que les personnages ont besoin d'avoir certaines réactions qui sont, finalement, humaines, même si elles nous font rager. Il faut dire que ces pauvres personnages ont la rage de vivre ! Heureusement, certains ont toujours le bon mot; les dialogues sont parfois très drôles et toujours plein de mordant.

J'ai tellement tellement aimé ma lecture et tout m'a paru si évident une fois toutes les explications données, qu'on ne peut finalement pas envisager que le récit se déroule autrement. C'est une histoire de vengeance. Mais derrière la vengeance on peut parfois trouver des sentiments plus nobles (ou pas).

Une fois n'est pas coutume, j'ai l'impression de très mal vanter les qualités de cette saga époustouflante et de la qualité d'écriture d'Angel Arekin, alors le meilleur moyen d'en avoir la démonstration est de vous plonger à votre tour dans RUINE… à vos risques et périls !


Seul petit bémol : il est très très (trop) souvent fait allusion à l'immonde cicatrice qui barre le visage de la Charmeuse, le caractère répétitif qui est probablement voulu est parfois un peu lourd… Et Ewen ♡ (oui, rien à voir mais il fallait que je le dise).

"Un futur imparfait, finit-elle par répondre. Il ne peut en être autrement. Il sera toujours imparfait. Nos vies ressemblent à un jeu de dominos. Lorsque je bouge un pion, il peut faire tomber les autres, changer le sens de la partie. Alors, quand je me sers de toi, à l'instar d'aujourd'hui, j'entraine les dominos à ta suite. Je distingue ceux qui sont près de nous, cependant, les pièces du jeu sont sans fin, alors qui sait quelle sorte de destin je provoque pour ceux-là ? Je l'ignore."

🗡

"Il n'y a pas de bonne réponse, seulement des actes, des remords et des peines. Vivre avec la conscience de toutes nos décisions."

🗡

"Par tous les dieux de ce monde, puissions-nous être sauvés du cul de l'enfer ! Il fallait que ce soit toi !"

bottom of page