L'ombre de la Sultane
Auteur : Djenny Bergiers
Editeur : SCRINEO (13/06/2024)
528 pages
Résumé :
Après des années de recherches, Maliha, princesse de Sahar, trouve enfin la lampe qui lui permettra de devenir Sultane à la place de son plus jeune frère, malgré les lois qui l'en empêchent. Déterminée à endosser son rôle d'héritière et épaulée par Cassian, un puissant maître d'armes au passé nébuleux, elle est bien décidée à prendre son destin en main. Mais en échange des trois vœux, elle doit lier sa vie à celle du Djinn. Et chaque vœu a des conséquences. Maliha est-elle prête à y faire face ?
Entre les goules qui envahissent le royaume et la déclaration de guerre qui le menace, conquérir le trône n'est pas aisé. D'autant plus que Maliha a un autre problème : apprendre à dompter son ombre magique qu'elle refoule depuis l'enfance, avant que celle-ci ne l'incite à commettre l'irréparable. Et si elle pouvait devenir sa meilleure arme ?
Avis :
Rien que cette couverture donne envie de voir ce qui se cache à l'intérieur de ce livre non ? Je l'avais vu passer sur Instagram (évidemment elle est signée Tiphs); je connaissais déjà la plume de l'autrice, Djenny Bergiers, grâce aux Editions Plume Blanche et j'ai eu l'excellente surprise de me le voir proposer par Babelio avant sa sortie. Forcément, j'ai dit oui et c'était un peu comme si les étoiles étaient alignées.
Pour tout vous dire, je n'ai pas du tout lu le résumé avant de me plonger dans l'ombre de la Sultane (la couverture et le nom de l'autrice me suffisaient amplement ^^). Immersion à l'aveugle donc, qui n'en a été que meilleure puisque j'ai découvert les différents éléments au fil du récit. J'ai tout aimé dans ce roman : du nœud au ventre qui m'a suivie à chaque anticipation d'une catastrophe, aux élans d'espoir douchés par les retournements de situation. J'ai adoré l'univers de l'autrice, dans lequel la plongée peut sembler un peu brusque. En effet, nous sommes immédiatement confrontés à un vocabulaire et des coutumes spécifiques. Toutefois, je vous rassure : (1) il y a un lexique à la fin de l'ouvrage (il faut le savoir par contre), (2) même si on ne comprend pas forcément littéralement tous les mots en italique dans le texte, on en devine le sens général et l'on s'y retrouve très bien. Cela donne même un rythme supplémentaire au récit puisque l'autrice n'entre pas dans des descriptions systématiques.
Dès le début de ma lecture j'ai été saisie par une dualité de sentiments : l'envie de me replonger dans la quête de la jeune femme et l'appréhension car j'avais l'intuition que ma lecture ne serait pas de tout repos émotionnellement. Pourtant, dès que je la reprenais, impossible de m'arrêter.
L'ombre de la Sultane est hautement addictif donc. A l'univers oriental dépaysant, façon mille et unes nuits, s'ajoutent des intrigues politiques : entre le harem et la Cour, chacun joue dans son propre camp et il n'y a aucun sentimentalisme. Les personnages sont hyper intéressants; ils ne sont ni foncièrement bons ni foncièrement mauvais, ils font des erreurs, parfois aux énormes conséquences et il apprennent à avancer malgré tout. La relation entre Maliha et son (demi-)frère, Acheq, est exceptionnelle: alors qu'ils pourraient être rivaux, ils se sont soudés en grandissant, lié par un serment qui ne fait que renforcer la confiance et l'affection qu'ils se portent. On ressent tout ça et plus encore dans les mots de Djenny. Petite mention également pour le personnage de Cassian, son sentimentalisme et sa grande force morale. Cet homme est parfait. Je dirais même plus : on a tous besoin d'un Cassian dans sa vie !
Enfin, le côté magique, avec ces pouvoirs pas toujours maitrisés, ces pouvoirs qui peuvent dépasser leur porteur, vient apporter une touche d'exotisme supplémentaire. Une difficulté supplémentaire sur le chemins des protagonistes aussi. Cassian et Maliha se partagent les chapitres de manière aléatoire tout au long du roman. Qui dit alternance de points de vue dit, souvent, romance. Ici ce n'est pas un élément essentiel du récit mais elle complète parfaitement l'ensemble. Très lente, elle est aussi extrêmement respectueuse.
J'ai été prise aux trippes par la plume de l'autrice qui arrive à nous faire ressentir une myriade d'émotions, pas toujours agréables. J'ai eu énormément d'empathie pour Maliha qui a dû se construire seule, loin du regard de ses parents, mais qui, toujours (ou presque), garde espoir. Ecrit autour de la princesse et de sa volonté d'accéder au trône malgré son sexe, L'ombre de la Sultane prône l'égalité des genres.
Djenny Bergiers maitrise à la perfection son intrigue, du début à la fin.
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