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La cadette de mes soucis - Marjolaine Solaro

Photo du rédacteur: ClemClem

La cadette de mes soucis

Auteur : Marjolaine Solaro

Editeur : L'Archipel (16/01/2025)

300 pages

Résumé :

Un mariage heureux, un petit garçon en pleine santé, une petite fille en route, un film en préparation : tout sourit à Églantine, jeune réalisatrice ambitieuse. Alors qu’elle maîtrise son quotidien au millimètre près pour tout concilier, une jaunisse nécessite son hospitalisation. Les spécialistes se succèdent à son chevet sans pouvoir identifier ce dont elle souffre, laissant planer des doutes sur sa santé et celle de son bébé.

La vie entière de la jeune femme se trouve chamboulée par cette mystérieuse maladie qui vient révéler des secrets familiaux inattendus. Églantine découvre que, trente ans auparavant, sa mère a perdu un bébé à sept mois de grossesse.

Y-aurait-il une funeste malédiction qui pèse sur les femmes de sa famille ? Si tel est le cas, comment peut-elle y mettre fin ?


Avis :

C'est avec son roman Dans l'obscurité scintillent les fragiles étoiles, paru l'année passée aux éditions de l'Archipel, que j'ai découvert Marjolaine Solaro. Le sujet traité était délicat mais l'autrice l'avait abordé avec justesse et les personnages, tout comme le récit m'avaient beaucoup touchée. Ainsi, malgré le thème, ô combien encore délicat de cette nouvelle histoire, La cadette de mes soucis, malgré mon propre vécu, il n'y a pas eu d'hésitation dans le choix de ce livre.

Pourtant, je n'ai pas été aussi bouleversée que j'aurais pu m'y attendre à la découverte de l'histoire d'Eglantine et de sa famille. L'écriture est plus axée, à mon sens, sur l'aspect médical et psychologique, et moins dans l'affect; ce qui est peut-être, au final, une bonne chose. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Eglantine et sa manière de fonctionner, son sentiment que tout lui réussit, son aveuglement quant aux complications de sa grossesse tant elle est tournée vers sa réussite professionnelle, et puis la douche froide, le changement de point de vue et le plaisir des petites choses du quotidien, qui peuvent paraitre tellement insignifiantes lorsque tout va bien. L'autrice retranscrit parfaitement les sentiments de cette maman dans la tourmente, du déni à l'espoir. Elle en fait une femme à laquelle beaucoup pourront s'identifier, avec son bagage familial et ses aspirations en lien avec son époque : être une maman mais aussi construire une carrière. C'est une jeune femme pour laquelle on ne peut qu'avoir de l'affection et qui a la chance d'être extrêmement bien entourée par un mari très présent et une maman qui croit en elle.  J'ai aimé la simplicité de la jeune femme autant que son esprit battant, j'ai apprécié les liens qu'elle tisse avec le personnel soignant au cours de son long séjour à l'hôpital et, bien sûr, le Dr Isaac.

L'autrice construit son roman autour de trois époques, 2009 et l'hospitalisation d'Eglantine, les années 40 durant lesquelles nous suivons Rose et les années 70 où nous faisons la connaissance de Violette. Des noms de fleur pour les femmes d'une même famille. A travers ces histoires parallèles (bien que le présent d'Eglantine représente l'intrigue principale), nous constatons l'évolution des modes de vie, mais aussi celle des mentalités; l'autrice met en évidence la libération de la parole au sein du couple, mais également au sein de la famille. Elle souligne la façon dont certains sujets étaient secondaires en temps de guerre, quand le manque d'argent se faisait sentir et que le travail de la terre était la principale préoccupation. Le fait qu'on ne parlait pas de sentiments, on enfouissait les choses en faisant bonne figure. Comment certains sujets devenaient tabou. Parce que c'était une question d'éducation. Marjolaine Solaro parle de secrets de famille, de ceux qui ont des incidences sur les générations futures, de ceux qui, même tus, impactent la vie de ceux qui restent.

Gros bémol sur certains résumés que l'on trouve en ligne et qui dévoilent tout de même beaucoup le fameux secret de famille, à tel point que l'on sait par avance ce qu'il va advenir en 1943 et 1977; celui en quatrième de couverture révèle aussi certains points clés. C'est dommage car j'ai trouvé que ça retirait de la puissance au récit. Comme je le disais plus haut, si ce dernier est touchant, il n'a pas été jusqu'à m'émouvoir. Oui, j'ai compati aux épreuves traversées par les trois femmes, oui, j'ai été témoin de leur détresse mais c'est un peu comme si il y avait un filtre sur les émotions. Simple instinct de protection de ma part ou choix de l'autrice pour rendre plus réaliste son récit ? Car c'est souvent avec détachement que l'on arrive à surmonter les plus grands malheurs. A travers son roman, l'autrice explore la psychogénéalogie avec les étranges coïncidences et les répercutions plus réelles des actions des générations passées.

La cadette de mes soucis est très agréable à lire, Marjolaine Solaro sait s'exprimer, mettre les choses en perspective et trouve de belles images pour illustrer ses propos. Le titre lui-même est un bel exemple puisqu'on parle des filles cadettes de la famille et que la grossesse d'Eglantine est le cadet de ses soucis tant elle est absorbée par le film qu'elle est en train de produire.

Un très beau roman qui rappelle l'importance de ne pas taire les traumatismes vécus.

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