La cave
Auteur : Natasha Preston Editeur : LE LIVRE DE POCHE JEUNESSE (27/02/2019)
399 pages
Résumé :
Imaginez une maison comme n'importe quelle autre.
Dedans, une pièces. Dans cette pièce, une armoire.
Derrière cette armoire, une porte.
Et en bas, une cave.
Une cas où sont séquestrées quatre filles.
Avant, Lilas s'appelait Summer.
Elle avait des parents, un frère insupportable, des copines, un petit ami. Elle fera tout pour les retrouver.
Avis :
2019. La cave attendait dans ma bibliothèque depuis cette année où, Natasha Preston devait être présente à la RARE de PARIS. Elle n'est finalement pas venue mais j'avais déjà acheté son bouquin et aujourd'hui je me suis dit, tiens il me fait envie.
C'est un roman hautement addictif que j'ai dévoré en quelques heures. Son originalité (ou pas) réside dans le fait qu'il donne le point du vue de Summer, enfermée dans une cave, mais aussi de Lewis, son petit ami, ce qui permet de voir les impacts de la disparition sur l'entourage, et enfin de Trèfle, le ravisseur. Si j'ai apprécié les quelques chapitres de Trèfle, qui nous permettent de voir l'étendue de sa folie, j'aurais préféré que son passé soit un peu plus creusé.
Quatre jeunes-femmes sont enfermées dans la cave de Trèfle, et elles portent toutes des noms de fleur. Elles ne sont pas toutes arrivées en même temps dans cette cave aménagée, ni de la même manière. Summer diffère des autres filles car elle est plus jeune et elle a une famille là où ses compagnes étaient à la rue. Il est intéressant de voir le comportement des prisonnières en fonction de la durée de leur séjour; comme le fait remarquer Summer, les plus anciennes semblent avoir subi un lavage de cerveau. Il est intéressant de voir la propre évolution de l'adolescente qui, même si elle ne perd jamais espoir de sortir et de retrouver sa famille, se voit moins catégorique sur certaines choses, essaie de composer comme elle peut dans l'horreur pour sauver sa vie. C'est un récit extrêmement dur, dans lequel des femmes sont confrontées à une privation totale de liberté, sont violentées et contraintes de voir les autres souffrir sans pouvoir réagir. Ce qui est rassurant, c'est de voir que Summer, même après plusieurs mois, n'arrive toujours pas à accepter ce que les autres sont venues à trouver presque normal. Ce qui est intéressant, c'est de voir que Trèfle est un homme bien sous tous rapports vu de l'extérieur, que personne ne pourrait soupçonner.
Les chapitres de Lewis nous permettent de voir les dommages collatéraux engendrés par l'enlèvement de Summer. Sa famille, ainsi que son petit ami, ont mis leur vie en suspens dans l'espoir de la retrouver. Nous avons droit à quelques retours en arrière sur des moments "clés" de la relation de Summer et Lewis, qui ne font que confirmer l'amour qu'ils se portent l'un/l'autre.
Dans La cave, nous pouvons voir l'ascendant psychologique que Trèfle a sur ses victimes, ces filles qu'il appelle sa famille et qu'il croit avoir sauvées. Elles sont sa famille mais pourtant, elles sont remplaçables. Ainsi, si elles cherchent à se rebeller ou ne rentrent pas dans "le moule" qu'il a prévu, elles savent ce qui les attendent. Cela explique la passivité des filles; en plus du choc traumatique de leur nouvelle vie, elles doivent gérer la personnalité instable de leur geôlier.
J'ai aimé la fin aussi, lorsque celles qui s'en sortent se trouvent bloquées entre deux vies, la fleur qu'elles ont été et la fille d'avant. Le fait qu'avoir vécu l'horreur fait paraitre moins important certaines choses.
Natasha Preston nous livre un récit addictif, prenant sous couvert de sensationnalisme. Certaines choses sont un peu tirées par les cheveux. Sans doute. Mais la psychologie des personnages est drôlement bien travaillée.
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