La disparue de Belle-Ile
Auteur : Christophe Ferré
Editeur : L'ARCHIPEL (26/10/2023)
360 pages
Résumé :
Où est passée Chloé Turquoise ? Plus aucune trace de cette jeune ostéopathe depuis une soirée entre amis qui s’est finie dans les cris. Plus étonnant encore, sa voiture est tout aussi introuvable à Belle-Île, alors qu’elle n’est jamais montée sur le bac qui relie l’île au continent. Un mystère comme les aime Léa Grange, journaliste, qui ne tarde pas à comprendre que sa présence dérange…
Ce livre est inspiré de la disparition de la pharmacienne de Belle-Ile en décembre 1978. Un cold-case hors du commun.
Avis :
Comme pour la plupart des livres de l'auteur, la couverture est sublime et invite au voyage : un paysage envoutant sur lequel se superpose le visage d'une femme en filigrane, et qui donne l'impression de l'englober. Malheureusement, malgré ce superbe écrin, pour moi cette lecture a été un flop.
Pourtant, le récit partait plutôt bien et j'ai été rapidement immergée sur cette île magnifique, présentée comme un havre de paix. Seulement, très vite, de petites choses sont venues perturber ma lecture, puis la parasiter complétement parce que j'étais fixée dessus. Ma découverte du roman de Christophe Ferré a été laborieuse et, si je me suis accrochée, lisant certains passages en diagonale, c'est pour connaitre le fin mot de l'histoire puisque l'enquête m'intriguait réellement. La conclusion de l'enquête n'a pas plus su me convaincre que le reste mais m'a plutôt fait l'effet d'un : tout ça pour ça.
Si le point fort de l'intrigue est le lieu hors du commun dans lequel se déroule les investigations de Léa, une journaliste qui apparait visiblement déjà dans un précédent roman de l'auteur, il ne suffit pas (à mon sens) à gommer les éléments qui m'ont gênée. Autre aspect plutôt sympa du récit, l'auteur cite, à travers la journaliste, différentes enquêtes policières qui ont défrayé la chronique en France (Dupont de Ligonnès, Daval...) afin de faire des parallèles avec ses hypothèses. Cela ancre les évènements dans la réalité tout en nous informant sur différentes affaires criminelles.
Mon gros point noir a été le personnage de Léa. Je n'y ai absolument pas adhéré ! Non seulement elle semble totalement inconsciente du danger alors qu'elle est sensée être une investigatrice chevronnée mais en plus elle m'a laissée de marbre. Aucune empathie, pas de frissons lorsqu'elle semble en péril (cela est peut être lié au fait que les situations ne me semblait pas crédibles), une manière d'enquêter totalement brouillonne (elle soupçonne tout le monde sans véritable autre raison que son ressenti) et un syndrome de la femme en détresse qui m'a passablement agacée. En effet, si elle arrive seule sur l'île, elle est très vite rejointe par "son homme grand et fort" grâce auquel elle peut se déplacer plus librement. Leur relation, comme les autres relations du roman, ne touche pas du tout et semble survolée. De plus, il y a plusieurs réflexions assez machistes, ce qui est gênant quand l'héroïne est un personnage féminin.
J'ai également été dérangée par les dialogues et les révélations qui en découlent. Les échanges entre les personnages sont un sujet sur lequel je suis très sensible : si les phrases ne sonnent pas naturellement à l'oreille, cela me bloque. C'est le cas ici, les dialogues font parfois très artificiels : si on essaie de les prononcer à voix haute, on se rend vite compte que l'on aurait jamais dit ça de cette manière. De plus, les habitants de l'île, par le biais de ses échanges, font plus d'une fois des révélations qui sortent de nulle part et permettent à Léa d'avancer dans son enquête. Encore une fois, ça ne m'a pas semblé crédible.
Pour reprendre l'expression fétiche de mon chef : ça part dans tout les sens. Je pense qu'elle est un bon résumé de La disparue de Belle-Île. C'est regrettable mais ça ne l'a vraiment pas fait pour moi.
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