La désolation de l'Automne
Auteur : Djenny Bergiers
Editeur : Editions Plume Blanche (01/10/2024)
252 pages
Résumé :
Alors que la Maîtresse de l’Automne s’éveille, le Gardien l’attend. Fou amoureux d’elle, il ne s’éloigne jamais lorsque son heure à elle, est venue.
Comme chaque année, depuis des siècles, Chang’E ne pense qu’à son objectif : retrouver son mari, otage du Gardien qui s’assure ainsi de l’obéissance de la jeune femme… à défaut de posséder la clé de son cœur.
Cette saison, la Triade lui offre une lueur d’espoir : le Grand Tournoi. Chang'E doit subir de terribles épreuves et affronter de redoutables ennemis, mais la récompense vaut toutes les peines : une faveur. N’importe laquelle.
Plus que jamais, la Maîtresse de l’Automne ne reculera devant rien pour sauver l’amour de sa vie, rencontré lors de son existence humaine, à l’époque de la Chine Antique.
Avis :
Dernière saison, dernier tome et dernière lecture, comme les précédentes, durant la saison dont traite le livre. Alors que le temps automnal s'installait tranquillement, j'ai eu comme une envie de sortir La désolation de l'Automne de ma bibliothèque et grand bien m'en a pris parce que j'ai passé un très chouette moment de lecture. Rappelons le, j'avais moyennement apprécié le premier tome de la tétralogie: Les entraves de l'Hiver, Les chimères du Printemps m'avaient laissé un peu sur ma faim et puis j'avais eu un coup de cœur pour La révolte de l'Eté.
Avec La désolation de l'Automne, Djenny Bergiers nous entraine dans la Chine Antique et j'ai adoré ! Par contre, je vous conseillerais de ne pas lire ce tome en premier car l'univers commun aux quatre maîtres des saisons, notamment la Cour et la Triade, y est plusieurs fois évoqué ; un novice pourrait être un peu perdu (ça a été mon cas l'espace d'un instant, ma précédente lecture datant trop par rapport à celle-ci).
Dans cet ultime tome, l'autrice nous fait découvrir Chang'E, la maîtresse de l'automne. Elle entretient une relation très particulière avec le Gardien, celui-là même qui sélectionne et surveille les quatre maîtres des saisons. Il est à la fois son bourreau et l'un de ses seuls lien avec son passé. En parallèle de sa mission d'installation de l'automne, Chang'E poursuit un le même but lors de ses phases d'éveil : retrouver son mari qui lui a été enlevé.
L'éveil auquel nous assistons semble se dérouler dans une époque contemporaine à la notre; la jeune femme, plus déterminée que jamais à retrouver sa vie d'avant, met toutes les chances de son côté pour atteindre son but : elle s'allie à un courtisan banni de la Cour et s'inscrit au Grand Tournoi organisé par la Triade. J'ai beaucoup aimé l'amitié naissante avec la fille du courtisan. Cette dernière, pleine de fraicheur, de peps et de désinvolture, cache un esprit intelligent et avisé. Elle est un grand soutien pour Chang'E et un vrai rayon de soleil pour le lecteur ! L'autre petite touche mim's du roman, c'est Aki, le lapin de la maîtresse de l'automne qui ne la quitte pas et la rattache au souvenir de son époux. Avec le Grand Tournoi, l'autrice nous propulse dans une sorte de Hunger Games version magique. A la clef : la possibilité de se voir accorder ce que l'on désire par la Triade. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, y compris donner la mort. J'ai apprécié les différentes épreuves qui donnent du rythme et de l'intensité au récit, et surtout la manière de Chang'E de les appréhender.
Par le biais d'une alternance de chapitres, Djenny Bergiers nous parle également d'un autre temps, d'une petite fille espiègle et d'un garçon qui ne sait pas exprimer ses sentiments. Nous suivons ces enfants, dont les prénoms ne nous évoque personne dans la trame du présent, durant plusieurs années, au fil de plusieurs rencontres. Ces chapitres ont été, je pense, mes préférés. J'ai adoré découvrir la façon de vivre des clans et voir l'évolution de la relation des deux enfants. Bien sûr, nous comprenons rapidement que ces enfants sont Chang'E et son mari mais de nombreuses questions subsistent : pourquoi ont-ils changé de nom ? qui est le Gardien ? comme Chang'E est-elle devenue la maîtresse de l'Automne ? Je me suis profondément attachée à ces enfants dont l'histoire est si belle, ces enfants aux pères si différents : l'un ouvert et compréhensif, l'autre distant et intransigeant, qui fait porter le poids des traditions sur les épaules de son fils si décevant. J'ai eu d'avance le cœur brisé, anticipant la séparation que l'on sait inéluctable.
L'histoire d'amour que nous livre l'autrice est extrêmement belle et, les pages passant, la fin du récit approchant, je me demandais comment l'autrice allait pouvoir conclure en si peu de temps. Cette fin, je ne m'y attendais pas. Mais vraiment pas. Elle sublime l'amour de Chang'E et Hou Yi et nous laisse à la fois brisé et rêveur.
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