La fille du pêcheur de perles
Auteur : Lizzie Pook
Editeur : GALLMEISTER (06/10/2022)
416 pages
Résumé :
Australie occidentale, 1886. Un bateau à vapeur en provenance de Londres fait son entrée à Bannin Bay. Depuis le pont, la petite Eliza Brightwell, dix ans, observe ce monde nouveau avec ses volutes de poussière rouge et ses inimaginables richesses tapies au fond de l'océan. Car c'est ici que sa famille espère faire fortune grâce à la pêche à la perle. Dix ans plus tard, son père Charles Brightwell, devenu le perlier le plus prolifique de la baie, disparaît subitement de son bateau en pleine mer. Qu'est-il devenu ? Le mystère est entier. Personne ne sait rien, personne ne semble vouloir parler. Seule Eliza s'entête à découvrir ce qui s'est passé. Et dans une ville où règnent la corruption, le racisme et le chantage, la vérité coûte bien plus cher que des perles. Eliza devra décider si elle est prête à en payer le prix.
Avis :
Encore une fois, c'est grâce au Prix roman CSE Arquus organisé par mon entreprise que j'ai découvert ce roman. La fille du pêcheur de perles fait partie de la catégorie "Rentrée Littéraire 2022" et c'est un roman qui sait maintenir intact l'intérêt du lecteur !
La construction du récit est intéressante; alors qu'Eliza chercher à retrouver son père, elle se remémore des souvenirs passés. S'intercalent par moment un texte en italique, témoin d'une chasse à l'homme, et des extraits du journal de Charles, le père d'Eliza. Celui-ci nous expose de manière académique les découvertes qu'il fait sur la flore et la faune australienne. En effet, la famille Brightwell, origine d'Angleterre, s'est retrouvée contrainte d'émigrer afin de prendre un nouveau départ et le père, comme la fille, se passionnent pour la découverte d'espèces inconnues.
Tout est centré autour d'Eliza, qui a un caractère bien trempée, fait fi des bonnes manières anglaises (et se retrouve ainsi avec la peau un peu trop bronzée) et voue une admiration sans borne à son père. De même, elle semble très proche de son frère, malgré des relations parfois houleuses. Mme Brightwell est la grande absente, et nous n'apprendrons que plus tard ce qui lui est arrivé.
Lizzie Pook nous plonge dans l'Australie du XIXe siècle, et plus particulièrement dans l'univers des pêcheurs de perles. Je crois que c'est le première fois que je lis un roman qui ne se déroule pas dans l'outback, mais en zone côtière. Le climat et les conditions de vie y sont pourtant tout aussi difficiles. Le racisme vis-à-vis des aborigènes est monnaie courante et certains se font justice eux-mêmes. Ajoutez à cela des prédateurs tels que les crocodiles, les requins ou même les méduses et vous comprendrez à quel point la vie y est risquée ! Les conditions de travail des perliers sont souvent épouvantables et nombreux sont ceux qui ne reviennent pas, ou un membre en moins. J'ai beaucoup aimé tout cet aspect documentaire du récit.
A la manière d'un jeu de piste, comme ceux que lui créait son papa lorsqu'elle était enfant, Eliza remonte le fil des évènements pour tenter de comprendre comment son père a disparu, où il peut être, si il est toujours en vie. Comme je le disais plus tôt, l'intérêt du lecteur est éveillé en permanence car, au même titre que la jeune-fille, il chercher à obtenir des réponses. De plus, en dévoilant des morceaux du passé de la famille Brightwell, l'autrice nous permet de mieux comprendre Eliza et le lien qui l'unit aux siens.
Malgré cela, la narration est assez lente, monotone. Eliza n'est pas réellement parvenue à me toucher, d'autant plus qu'elle est intransigeante avec les autres. L'arrivée impromptue d'un "chevalier servant" semble un peu trop pratique, les femmes ne pouvant pas avoir accès à certains lieux seules, et l'opportun un peu trop bien disposé, annonçant un début de romance un peu trop facile.
Toutefois, même si certaines choses ne m'ont pas convaincue, j'ai pris plaisir à découvrir le fin mot de l'histoire et à suivre Eliza dans son périple.
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