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La porte interdite - Dean Koontz

La porte interdite

Auteur : Dean Koontz

Editeur : ARCHIPOCHE (03/02/2022)

466 pages

Résumé :

Parution simultanée à l'Archipel du cinquième et dernier volet des aventures de cette ex du FBI devenue la fugitive la plus recherchée du pays : Fenêtre sur l'angoisse. Jane Hawk, que la presse a surnommé le " Beau Monstre ", vient d'être inculpée pour espionnage, trahison et meurtres. Autant de crimes dont elle est innocente… Nul doute que l'organisation secrète qu'elle combat sans relâche a pris peur. Jane s'approche en effet de la vérité, et ses ennemis vont bientôt apprendre le sens du mot " peur ". Mais la riposte ne se fait pas attendre. De nouvelles menaces se dressent devant elle. Objectif : la neutraliser. Travis, son fils de cinq ans, est enlevé. S'engage alors un combat sans merci entre Jane et le cerveau de la conspiration, qui redoute que la porte interdite soit franchie…


Avis :

Déjà le quatrième tome de la série Jane Hawk, mon rendez-vous incontournable de début d'année; l'avant dernier tome avant que Jane ne tire sa révérence. Si vous n'avez pas lu les premiers livres de la série, cet avis risque de contenir des révélations.

A chaque nouvel opus, je crains que l'on ne finisse par tourner en rond; à chaque nouvel opus, j'ai peur que l'intrigue ne perde de son intérêt. Si les ficelles de Dean Koontz parfois un peu grosses et ses personnages caricaturaux (spécialement côté "vilains"), le récit est toujours hyper addictif et La porte interdite est un vrai page-turner. Par contre, certains passages sont un peu longuets et il y a pas mal de redites (au niveau du passif des "vilains" justement), ce qui a pour effet d'être rébarbatif et de nous confirmer qu'il est tant que la fin arrive !

Ce volet est à nouveau un beau pavé, découpé en plusieurs grandes parties; les chapitres sont alignés les uns à la suite des autres, sans aucune séparation, ce qui donne une impression de densité. Ici, Jane, l'héroïne, est moins présente que dans les tomes précédents; de longs passages sont consacrés à des personnages secondaires, dont certains sont des petits nouveaux.

La conspiration des Arcadiens prend de l'ampleur (si l'on peut dire): Jane, surnommée le Beau Monstre par les médias est devenue l'ennemi public numéro 1. Une campagne médiatique est lancée dans le but de la dénigrer, comme si elle commençait réellement à effrayer l'organisation. J'ai beaucoup aimé les parties consacrées aux réactions des proches de Jane, proches que l'on cherche à atteindre pour faire pression sur la jeune-femme.

Comme toujours, l'auteur creuse le passé et les sentiments des personnages, nous expose de manière claire et concise ce qu'il se passe dans leur tête, comme un déroulé parfaitement millimétré. Cela donne de la profondeur aux protagonistes et du rythme du récit. A mon sens, trois se démarquent, et deux d'entre eux sont des enfants : Laurie, la fille ainée d'amis des beaux-parents de Jane, qui se retrouve prise pour cible par une Arcadienne et découvre une partie de la vérité; Travis, le fils de Jane, et Cornell, qui a recueilli ce dernier. Handicapé par son incapacité à vivre en société, Cornell se dépasse pour protéger Travis et les passages entre les deux personnages sont parmi mes préférés.

Le récit de Dean Koontz reste implacable, il ne fait pas dans les sentiments et n'épargne aucun innocent. Travis apporte un peu de douceur et d'innocence dans ce récit où la folie s'est invitée depuis bien longtemps. Nous avons la possibilité de le constater à travers le comportement de plusieurs personnages clés (ou non) de la révolution Arcadienne, dont la façon de penser est vraiment effrayante et parfois, on ne peut s'empêcher de le penser, idiote. Peu semblent sains d'esprit et pourtant, c'est entre leurs mains que repose un pouvoir apocalyptique. Des parallèles sont faits entres les actes des Arcadiens et ceux d'Hitler, notamment à travers l'un des alliés de Jane qui a séjourné dans un camp de concentration.

Petite nouveauté ici ! Si Jane a toujours su compter quelques alliés, auxquels elle ne faisait appel qu'en cas d'extrême urgence, pour ne pas les mettre en danger, ceux-ci semblent être de plus en plus nombreux et commencent à agir dans l'ombre. Une révolution silencieuse contre la révolution.

Les scènes d'asservissement mental sont toujours aussi glaçantes et extrêmement violentes. Dean Koontz a cette capacité de décrire les choses avec un grand réalisme, quand bien même cela semble souvent inconcevable.

L'intrigue dure à peine quelques jours, nous donnant l'impression d'une course contre la montre et, nous n'apprenons finalement pas grand chose de nouveau. Après les révélations de L'escalier du diable, seuls les sous-fifres des Arcadiens sont évoqués ici et l'intrigue se consacre entièrement à une chasse à l'homme (ou plutôt à la femme), laissant de côté les instigateurs de ce vaste complot. Jane semble, quant à elle, manifester quelques signes de faiblesse et arriver au bout de sa force mentale, même si elle n'en montre rien.

Je suis curieuse et impatiente de découvrir le dernier tome, avec, je l'avoue, l'inquiétude de rester sur ma faim.

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