Le goût des crêpes au beurre salé - Joffrey Gabriel
- Clem
- il y a 11 minutes
- 2 min de lecture
Le goût des crêpes au beurre salé
Auteur : Joffrey Gabriel
Editeur : L'Archipel (24/04/2025)
300 pages

Résumé :
À Quimper, au 13, rue Kéréon, les habitants de l’immeuble se croisent sans se connaître. Mais le jour où Roméo, âgé de 18 ans et contraint de s’émanciper, emménage dans le studio du troisième étage, il noue aussitôt – et bien malgré lui – des liens avec ses voisins. Entre les éclats de voix, les secrets bien gardés et le goût du caramel au beurre salé, les masques commencent à se fissurer – y compris le sien.
Ce qu’ignorent Roméo et les autres habitants, c’est que dans trois jours un malheur frappera le 13, rue Kéréon.
En explorant le thème de la parentalité, Joffrey Gabriel guide la visite de cet immeuble, où, pour être surmontées, les épreuves ne demandent… qu’un peu de légèreté.
Avis :
Joffrey Gabriel est un nouvel auteur chez l’Archipel, mais je l’avais déjà lu par deux fois : d’abord avec une nouvelle de Noël (Les treize desserts de Noël), ensuite grâce aux Booktrotteuses avec La mémoire de la mésange. Ce n’est donc pas vraiment à l’aveugle que je me suis lancée dans Le goût des crêpes au beurre salé, car je savais déjà que j’appréciais la plume de l’auteur.
Une nouvelle fois, j’ai aimé le tableau que nous propose Joffrey. J’ai aimé suivre Roméo dans sa nouvelle vie, le voir s’ouvrir au contact des autres même si les habitudes ont la vie dure. J’ai aimé découvrir les habitants du 13 de la rue Kéréon, tous confrontés à des tempêtes émotionnelles, tous cabossés par les rudesses de la vie, tous unis face à la véritable tempête qui touche leur immeuble après un inévitable décompte jusqu’au « corps inerte » annoncé à la première page du roman. L’auteur parle de famille, des liens, plus ou moins solides, plus ou moins étroits qui en unissent les membres. Il parle des liens qu’on tisse avec des inconnus, de communauté, d’appartenance. Il parle d’adoption, de deuil, de handicap, d’homosexualité, de rejet. De ponts qui se coupent, de réponses qui n’existent pas, d’émancipation, d’amour.
C’est un roman rythmé et tout doux. Du genre qui met du baume au cœur et des larmes aux yeux aussi, parfois. J’ai particulièrement été touchée par la situation de Laurène et l’innocence de la petite Rose. On retrouve, toujours, la difficulté à communiquer, à exprimer ses sentiments. Alors que c’est essentiel.
Il y a quelques chapitres à la forme originale ; des scènes entre Roméo et son collègue, Jules. Présentés comme des scènes de théâtre, dont est féru Jules, ils cassent un peu le rythme de l’enchainement des différentes scènes de vie.
C’est peut-être un peu trop lisse mais c’est une lecture qui fait du bien. Une lecture qui met en avant l’essentiel, après une prise de conscience appuyée par des voisins de palier bienveillants. Parce qu’il ne faut pas attendre un drame pour apprécier ce que l’on a, pour cultiver le bonheur, sans oublier ceux qui ne sont plus là, ni de déguster une bonne crêpe au beurre salé 😉
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