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Les échos du souvenir - Tamara McKinley

Les échos du souvenir

Auteur : Tamara McKinley

Éditeur : L'ARCHIPEL (01/04/2021)


Résumé :

1936. À peine arrivée à Paris, la Ville Lumière apparaît à Annabelle Blake, jeune infirmière contrainte de fuir Londres, comme la cité de tous les possibles. Elle y fait la connaissance d'Étienne, poète en devenir, et de Henri, peintre en quête de reconnaissance. Ensemble, ils passent leurs journées à flirter et à prendre du bon temps. Mais ce Paris bohème n'est pas qu'une fête, d'autant que la guerre civile menace en Espagne… Deux décennies plus tard, suivant les pas de sa mère, Eugénie, une artiste prometteuse, tombe amoureuse de la capitale sitôt arrivée gare de Lyon. Mais elle ne se doute pas des secrets que son séjour va faire surgir…


Avis :

Un nouveau Tamara McKinley, qui ne se déroule pas en Australie, mais à Paris ? Qu'à cela ne tienne, me voilà prête à tenter l'aventure !

Le roman se décompose en trois partie : le départ d'Annabelle d'Angleterre et son installation à Paris avec sa tante française, l'engagement de la jeune-femme comme infirmière dans la guerre civile espagnole, puis l'arrivée de sa propre fille, Eugénie, 20 ans plus tard, auprès de la même tante à Paris. Si les deux premières parties se déroulent à partir de 1936, la dernière nous fait faire un bon dans le futur, et nous ne découvrons qu'au fur et à mesure, ce qu'ont vécu les protagonistes des deux premières parties durant ces 20 années.

La plume de Tamara McKinley est toujours très plaisante et nous entraîne dans les pas d'Annabelle, cette jeune-femme à la détermination sans faille qui désire par dessus tout exercer son métier d'infirmière, quelles que soient les difficultés qui se dressent sur son chemin. Nous parcourons avec plaisir le Paris des années 30, côtoyons pléthore d'artistes, peintres, écrivains… cherchant à gagner leur croûte, parfois financés par un mécène. Parmi ceux-là, Aline, la tante d'Anabelle, elle-même peintre, mais aussi Etienne et Henri, ces deux garçons basques, unis par une grande amitié. L'un poète, l'autre peintre, ils sont tous deux sous le charme de la jeune anglaise, mais là où l'un est sincère, l'autre semble plutôt intriguer pour pousser les évènements dans son sens, jouant parfois un jeu malsain.

Le contraste entre Camille, la mère d'Annabelle, et sa sœur, Aline, est frappant; que ce soit leurs tenues vestimentaires ou leur mode de vie, elles sont à l'opposé l'une de l'autre, dans les extrêmes. D'une mère austère, froide, qui s'habille et se comporte de manière stricte, ne laissant pas percevoir ses sentiments, y compris son amour pour sa fille; Annabelle découvre une tante exubérante, à la vie un peu dissolue, qui parle d'amant sans pudeur et s'habille de toutes les couleurs. Un changement de vie brutal pour la jeune-femme qui est synonyme de nouveau départ. Aline, figure insouciante, est un personnage attachant et plein de joie; pourtant, les décisions qu'elle va devoir prendre, ainsi que l'occupation des allemands durant la seconde guerre mondiale, vont la changer et ce n'est pas la même Aline que découvrira Eugénie en 1956.

Si la première partie a quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure traite la guerre espagnole à travers le regard de ses personnages. Elle met en lumière l'engagement de ses hommes et femmes, qui font preuve d'un grand courage, mais aussi l'horreur de la guerre et des bombardements ne faisant aucune distinction entre soldats et civils. La dernière partie, quant à elle, donne une dimension plus tragique encore au destin d'Annabelle; à travers sa fille, les non-dits et sa quête de vérité, nous sommes pris dans une spirale infernale et le récit s'en trouve irrémédiablement plus rythmé.

Ce roman m'a laissé déchirée, entre cœur et raison, sur des personnages qui réagissent d'une manière bien trop posée à mon goût. Même si l'on perçoit les sentiments qui les agitent, ceux-ci sont bien vite réprimés et cela nous serre le cœur. Il est question de différents types d'amour ici, de l'amour passionné à l'amour raisonné en passant par l'amour filial, et tous font preuve d'une sagesse qui semble plus romancée que réaliste. J'ai été ravie de pouvoir échanger avec Armelle (Les rêveries d'Isis) qui avait lu le livre avant moi une fois la dernière page tournée.

L'aspect historique des romans de Tamara McKinley est toujours intéressant. Si leur structure est identique : deux récits sur deux périodes différentes suivant les femmes d'une même famille, l'auteure arrive constamment à se renouveler et c'est ce que j'apprécie dans ses écrits. L'écho des souvenirs ne fait pas exception à la règle mais reste tout de même moins prenant que d'autres écrits Australiens.

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