Nous n'avons rien à envier au reste du monde - Nicolas Gaudemet
- Clem
- 20 août
- 2 min de lecture
Nous n'avons rien à envier
au reste du monde
Auteur : Nicolas Gaudemet
Editeur : L'Observateur
176 pages

Résumé :
En Corée du Nord où chaque geste est surveillé, deux adolescents découvrent l'amour.
Yoon Gi est d'une classe inférieure, tandis que les parents de Mi Ran, membres de l'élite de Parti, l'ont déjà promise à un étudiant de la capitale. Pourtant, un regard échangé lors d'une exécution publique va bouleverser leur vie.
Sous l'œil omniprésent des brigades de quartier et de la Sécurité d'État, leur passion clandestine devient une résistance silencieuse. Comment s'aimer dans une dictature où le moindre écart peut conduire en colonie de rééducation ? Comment rêver de liberté quand tout invite à la soumission ?
Avis :
Nouvelle lecture dans le cadre du Comité Cultura. Je me suis penchée sur ce roman non pas pour sa couverture (qui n'est pas spécialement attirante), ni pour son auteur (que je ne connaissais pas) mais parce qu'il s'agit d'un texte court et que je n'avais jamais lu aucun récit se déroulant en Corée du Nord.
Lorsque l'on parcourt les pages de Nous n'avons rien à envier au reste du monde, on a l'impression de plonger dans une dystopie : dirigeant tout puissant et dictatorial, conditionnement dès l'enfance, délation encouragée, libertés restreintes, propagande anti-Yankees, exécutions publiques… et j'en passe. Pourtant, il n'en est rien. Le récit est une description des coréens du nord, coupés du reste d'un monde hostile pour leur propre protection.
Je regrette de ne pas avoir un peu plus de contexte, de ne pas savoir dans quelles circonstances l'auteur a décidé d'écrire de roman (ce sera peut être le cas dans la version définitive). Tout ce que l'on apprend, c'est qu'il s'est rendu dans le pays pour étayer son texte.
Son écriture est assez simple. Immersive. Le reflet d'une pensée imposée. Il décrit de manière plutôt froide et descriptive le quotidien de Yoon Gi, insufflant à son récit les doutes, les questionnements, le découragement, l'autoflagellation ou encore l'amour ressenti par son héros. Car dès que le jeune homme remet en cause la toute puissance de ses Chers Dirigeants, il s'invective d'oser avoir de telles pensées. Le conditionnement est bien ancré.
Cela a été une claque de découvrir le Président éternel, le parti, la corruption et le peuple qui dépérit à petit feu au milieu de tout ça. C'est aussi une des force de la lecture : apprendre sur des sujets, des situations géopolitiques ou encore l'Histoire alors que nous n'avions entendu que des informations générales jusqu'à présent.
À travers Nous n'avons rien à envier au reste du monde l'auteur évoque les conséquences, pas toujours prévisibles, d'un acte isolé. Les ravages de la jalousie, l'absence de soutien (malgré ce que l'on peut penser) née d'un individualisme obligé par la société.
Un court roman aussi puissant que glaçant.
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