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Paulawnia - Oxanna Hope

De larmes et de cendres - I

Paulawnia

Auteur : Oxanna Hope Éditeur : EDITIONS PLUME BLANCHE (02/06/2020)

385 pages


Résumé :

Le Chef suprême sait tout. Le Chef Suprême voit tout. Paulownia et sa famille vivent dans le Royaume de Shilla. Eux, comme tous les habitants, consacrent leur vie à ce Chef Suprême sans qui, ils en sont convaincus, rien ne pourrait exister. Seulement, quand Paulownia et sa jeune sœur Yon tombent dans un puits à sec, leur destin dérape, leur avenir s’ouvre sur un horizon nouveau, car souffle au milieu des cendres, la promesse d’une liberté jamais rêvée…


Avis :

Paulawnia, le premier tome de la duologie De larmes et de cendres d'Oxanna Hope faisait partie du pack Plume Blanche 2020; ayant à présent Dehan (le second tome) entre les mains, c'était le moment de m'attaquer à cette dystopie au résumé alléchant. Et ce fut un plaisir de retrouver la plume d'Oxanna Hope, que j'avais déjà tellement appréciée avec sa saga Lebenstunnel.

Paulownia est un roman totalement addictif; Oxanna Hope nous y décrit un royaume qui fait froid dans le dos, coincé quelque part dans notre réalité puisqu'il est notamment fait mention de la Russie dans ce tome. Un royaume où l'endoctrinement est tel que les habitants de la Shilla continuent à vénérer leur dirigeant malgré les révélations faite à son sujet; où le conditionnement est tel qu'ils préfèrent regagner leur royaume et la pauvreté extrême dans laquelle ils vivent plutôt que de trahir leur Chef Suprême. Et quel personnage exécrable que ce Chef Suprême, que l'on ne découvre d'abord que de loin, à travers le regarde de Paulownia qui, à l'instar des autres habitants de la Shilla, le vénère.

J'ai adoré voir la façon dont Oxanna traite de lien de subordination extrême, qui défie toute logique et j'ai également adoré voir l'évolution de Paulownia. Paulownia pour qui rien ne compte plus que sa famille, et plus particulièrement sa petite sœur, dont elle se sent responsable; Paulownia qui pour rien au monde ne trahirait le Chef Suprême parce que le Chef Suprême c'est Dieu en personne. Paulownia qui va se retrouver bousculée dans ses certitudes par un évènement brutal et tragique et qui va revoir ses priorités. Mais tout cela va se faire progressivement; on n'oublie pas des années de formatage intensif en quelques heures et c'est ce que j'ai trouvé particulièrement bien mené dans cet opus. Nous assistons à la métamorphose progressive de la jeune fille, chez qui certaines habitudes restent pourtant ancrées; elle va se battre contre elle-même, pour pouvoir aller au bout de la mission qu'elle s'est fixée. Ce qui est intéressant également, c'est que contrairement aux autres membres de l'unité qu'elle a rejoint, elle voit la situation en tant que Shillienne, et elle peut se targuer de comprendre de quelle façon son propre peuple pense et peut réagir. De jeune-fille soumise et non maître de sa destinée, elle devient une soldate guidée par un objectif à atteindre, mais reste toujours sensible aux autres. Ce n'est plus le Chef Suprême qu'elle adule, mais son peuple, les Shilliens qu'elle veut sauver, de lui d'abord, puis d'un plus grand danger.

Le personnage de Dehan (éponyme du second tome), n'apparait pas immédiatement dans le fil du récit. Pourtant, il capte tout de suite l'attention par son caractère changeant et le charisme qu'il dégage : instructeur brusque et froid, il se révèle par moment d'une grande gentillesse. Le lecteur, tout comme Paulownia, ne peut être qu'intrigué par ce jeune-homme qui masque si bien ses sentiments, ce jeune homme qui dit être son égal et la pousse à dépasser ses limites.

Les personnages sont extrêmement réalistes et, si Dehan reste mystérieux, le récit étant porté par la voix de Paulownia, nous faisons corps avec la jeune-fille dont les questionnements constants et les réactions sont disséqués avec minutie, nous faisant vivre avec force de détails le maelstrom de sentiments qui se bousculent en elle. Nous rendant sympathique cette jeune-femme bornée et perdue, qui a su devenir une nouvelle Paulownia, au prix de larmes et de cendres.

La fin de l'intrigue est juste folle !! Oxanna remet tout en perspective entre les "j'en étais sûre !" qui font sourire et les retournements de situation que l'on n'a pas une seule seconde vu venir ! Les faux-semblants sont partout, les manipulations aussi ! Ici il est question de pouvoir, de luxe à outrance, d'hommes qui jouent aux dieux et dont les pions sont les habitants déjà tellement brimés de la Shilla. L'avidité n'a pas de prix, et surtout pas celui du sang.

Et ces derniers mots… ni une ni deux, me voilà plongée dans le second tome !

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