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Suspicion(s) - Ophélie Cohen

Suspicion(s) - Ophélie Cohen

Auteure : Ophélie Cohen

Phénix Noir

Parution : Avril 2023

Note : 4 / 5

303 pages



Résumé éditeur :

Aaron est un petit garçon plein de vie, rêveur et heureux. Le jour de son dixième anniversaire, son monde s’écroule lorsque son père quitte la maison.

Rachel est une mère aimante et une épouse dévouée. Elle perd néanmoins pied lorsque, Hugo, son mari abandonne leur foyer pour se réfugier dans les bras d’une autre femme.

Hugo aimait Rachel à la folie. Mais la routine a eu raison de ses sentiments. Sans penser aux conséquences de son acte, il retrouve le frisson de la passion dans les bras de Marie.

Nathalie est brigadier-chef. Au menu de son quotidien, violences conjugales, agressions sexuelles et abandon de famille. La découverte d’un corps sans vie, dans le bois de Lèves, va bousculer toutes ses certitudes. Elle se jette corps et âme dans cette affaire, mais en sortira-t-elle indemne ?


Quatre personnages. Quatre points de vue. Une histoire sombre. Saurez-vous démêler le vrai du faux de cet enchevêtrement familial ?


Avis lecteur :

Quatre personnages et autant de pistes à creuser, autour d'un sujet si délicat (mais malheureusement tellement d'actualité).

Afin d'éviter tout spoil, je vais rester volontairement la plus évasive possible sur les faits... mais à la description du roman, vous aurait surement compris qu'il s'agit d'un drame familial.


Chaque chapitre concerne un personnage, ce procédé narratif donne du rythme au récit, tout en restant complétement fluide. C'est très immersif : le lecteur est présent au côté de chaqu'un des personnages. On alterne également entre 2000 et 2002. Deux périodes, dont on essaye de deviner les liens (où comment les faits de 2000 permettent d'arriver au dénouement de 2002).

On voit également l'histoire au travers du journal d'Aaron, là aussi, c'est assez astucieux : la plume est donc celle d'un enfant de 10 ans, avec ses expressions et ses interprétations, assez grand pour comprendre ce qui se passe, malgré la naïveté propre à sa jeunesse. Il y décrit ses sentiments, on est au plus proche de lui.

petite anecdote : ce journal lui est offert le 1er janvier 2000, pour son anniversaire.


Dès le début, j'ai eu un avis assez clair sur cette situation... mais certains passages m'ont fait douter... la toile tissée par l'auteure est de très grande qualité, le lecteur se débat dans ce drame familiale en essayant de deviner qui est la victime. La première réponse est bien entendu Aaron, qui est pris au piège entre ses parents. Il est notamment sous le joug de sa mère qui ne vit que pour lui (il est le centre de son monde, mais il grandi et veut de l'autonomie, ce qu'elle a du mal à admettre). Mais est-il la seule victime de cette histoire? Là est la vrai question, et c'est au travers du regard de la policière que le lecteur va se faire son opinion.

La manipulation est le mot d'ordre du récit, mais qui manipule qui? qui détruit qui?


L'auteure écrit de façon réaliste, en mélangeant les tons en fonctions des personnages (colère, tristesse...) et la plus sensible permet de mettre en avant ce récit. Elle attache beaucoup d'attention a décrire la psychologie de chacun d'eux.

Mention spécial pour Aaron, qui m'a tellement ému. Ce petit bonhomme, qui veut faire plaisir à sa mère, et qui va devenir malgré lui le pion central d'un jeu d'(auto)-destruction.


Ce roman chorale est percutant. On y suit un couple qui se déchire, avec au milieu leur fils qui sert d'enjeu et de moyen de pression, victime collatérale d'une guerre d'adulte.

J'ai vraiment aimé la plume et la façon dont l'auteur traite le conflit, la vengeance, la notion de loyauté d'un enfant envers un de ses parents. Le sujet est totalement maitrisé, je recommande ce roman noir qui est bouleversant et qui m'a fait m'interroger : il est parfois si facile de dire/penser quelque chose, en ayant seulement une partie de l'histoire....mais rien n'est jamais blanc ou noir, mais la vérité mérite d'être recherchée!!

On est devenus comme dans la blague : M, M, S. Au début, c'était matin, midi et soir. Puis nous sommes passés à mardi, mercredi et samedi et enfin mars, mai et septembre.
Nous sommes dans une petite ville. Tout le monde connait quelqu'un, qui connait quelqu'un, qui connait connait quelqu'un qui prend un malin plaisir à répandre de la merde. Certains reniflent le cul des gens comme des chiens pour combler le vide de leurs vies, et je suis devenu leur cible préférée en quelques mois.


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