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Ce que prend la mer - Manon Fargetton

  • Photo du rédacteur: Clem
    Clem
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

Ce que prend la mer

Auteur : Manon Fargetton

Editeur : Editions Héloïse d'Ormesson (21/08/2025)

304 pages

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Avis :

Violoncelliste de renom, Térence habite une cabane posée sur une dune qui menace de s'écrouler. Alors qu'il est hospitalisé, sa fille, Maxine, découvre dans un tiroir une série de Polaroïds mystérieux, témoins d'une correspondance de près de cinquante ans. Ces clichés la bousculent, et grâce aux indices qu'elle identifie, elle part à la recherche de la photographe sur une petite île écossaise. En fouillant cette terre et les mémoires de ses habitants farouches, c'est un adolescent de dix-sept ans qu'elle rencontre, débarqué sur ce bout du monde pour disparaître. Un adolescent devenu ce père lointain qu'elle voudrait connaître. Car cette île, il l'a inscrite dans leur chair, et elle repartira avec des réponses qu'elle n'attendait pas.

À qui appartiennent les histoires ? À ceux qui les vivent ? À celles qui les racontent ? Ce que prend la mer est le roman d'une transmission avortée, d'un silence qui vient abîmer les êtres jusqu'à ce qu'il soit enfin brisé. Raconter et sublimer le secret décelé pour ne plus jamais vivre empêché. Une ode à la liberté de choisir la voie à emprunter.


Avis :

Pour cette nouvelle lecture dans le cadre du comité de lecture Cultura, c'est le nom de l'autrice qui m'a fortement influencée : Manon Fargetton. Découverte il y a des années grâce à l'un de ses romans fantasy, j'ai, depuis, lu et beaucoup aimé Tout ce que dit Manon est vrai. Ainsi, lorsque j'ai vu qu'elle s'essayait à nouveau à la littérature générale, j'ai tout de suite été tentée. 

Fermer l'œil de la nuit est un roman très singulier, ne serait-ce que par sa structure. En effet, s'enchainent des extraits de scènes filmées, des notes de montage (qui retracent les idées de mise en scène de Maxine pour son reportage) ou encore des chapitres contés par l'île sur laquelle se déroule une partie de l'intrigue. Hormis durant les scènes filmées au cours desquelles (un peu à la manière d'une pièce de théâtre) les personnages sont nommés et les dialogues rapportés en même temps que les gestes, il n'y a aucun dialogue matérialisé dans le roman, puisque ceux-ci sont intégrés dans la narration. 

Passé le côté très original de la forme, intéressons nous au fond. Suite à l'AVC de son père, violoncelliste de renom, son incapacité à communiquer et la découverte de photos mystérieuses, Maxime part à la recherche de son passé. Ou plutôt de celui de  son père. La question ce pose d'ailleurs : à qui appartiennent les histoires ? À ceux qui les ont vécues ou ceux qui les racontent ?

À travers son récit et la recherche de Maxine, Manon Fargetton évoque le désir de maternité. Le formatage de la société et ce chemin tout tracé, mariage / enfants, qu'il faut suivre pour être accompli. Maxine cherche à comprendre d'où vient ce besoin (ou cette absence de besoin) d'être mère (ou père). Où est sa propre place. Elle cherche aussi à accepter sa relation (ou son absence de relation) avec son père. L'autrice nous offre à la fois une réflexion existentielle et un voyage initiatique sur une île Écossaise dont elle livre l'histoire à travers les époques. 

C'est une quête identitaire agrémentée de réflexions sur la vie, les liens que l'ont créé, les choix que l'on fait. Et toujours, l'art. La musique, la photographie ou encore les supports numériques. Manon Fargetton tisse un dialogue artistique dont Maxine devra démêler les fils pour atteindre la vérité. 

C'est une narration un peu comme on parle, un peu comme on pense. On a l'impression d'accéder à l'esprit de Maxine, au même titre que celui de l'île qui a porté les pas de tous ces hommes, ces femmes et ces enfants.

Ce qui est intéressant, c'est que l'autrice est elle-même violoncelliste et, il me semble l'avoir vu passer un jour sur ses réseaux sociaux, qu'elle a elle-même passé du temps sur l'île dont elle parle, avec ses habitants. Il y a sans doute énormément d'elle dans Ce que prend la mer.

C'est un roman vraiment singulier. Ce n'est pas le genre de livre qui se dévore, plutôt celui qui se savoure.

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